Le blog de Sylvie Andrieux

Députée des Bouches-du-Rhône


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Bonne fête de l’Aïd el-Adha

J’adresse mes meilleurs vœux à nos compatriotes musulmans qui ont fêté l’Aïd et commémoré le sacrifice d’Abraham lundi.

Souvenons-nous que les 3 grandes religions monothéistes ont toutes la même origine et que nos cultures ont toutes les mêmes racines, quoi qu’en disent certains. Je formule un souhait de fraternité renforcée entre tous, particulièrement en ces moments difficiles pour tous les Français que les malveillants voudraient diviser. Ne nous laissons pas prendre au piège qu’ils nous tendent.

Aïd moubarak saïd, meilleurs vœux de paix pour tous.


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Le droit de manifester n’est pas négociable


L’incertitude qui a plané quelques heures sur l’autorisation de la manifestation du 23 juin nous a fait prendre conscience combien les libertés fondamentales qui fondent notre démocratie étaient fragiles. Malgré les circonstances exceptionnelles que traverse notre pays, avec un état d’urgence rendu nécessaire par les menaces terroristes, des heurts et des dégradations menées par des casseurs nihilistes en marge des manifestations syndicales, la manifestation de demain aura bien lieu.

Je veux remercier Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, pour avoir trouvé une solution honorable pour tous en autorisant un parcours sécurisé qui garanti la sécurité des biens et des personnes et qui réaffirme par sa sage décision que la liberté de manifester est un droit primordial pour les travailleurs dans notre République.

Je souhaite qu’aucun heurt ne vienne troubler ce défilé et fait confiance à nos forces de l’ordre pour interpeller les voyous qui voudraient salir l’image des travailleurs et des syndicats engagés dans une lutte respectable.


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Le vendredi de la douleur

Voilà que recommence l’horreur, périodiquement elle revient ensanglanter le monde, cette violence extrême qui prend des formes aussi diverses que ses victimes.
Horreur et tristesse, qu’éprouver d’autre devant ces victimes de la folie humaine dans ce qu’elle a de plus inquiétante.

Une personne est morte dans un attentat à Quentin-Fallavier en Isère. La victime a été décapitée et la tête a été retrouvée sur le grillage de son entreprise entourée de deux drapeaux avec des inscriptions religieuse. Le suspect, arrêté, était connu pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise.

Au Koweit, c’est dans une mosquée chiite, pendant la prière du vendredi, qu’un attentat a fait 25 victimes et des centaines de blessés. L’attentat perpétré par un kamikaze a été revendiqué par un groupe affilié à l’état islamique.

En Tunisie, au moins 37 personnes, dont un grand nombre de touristes étrangers, ont trouvé la mort sous les balles d’un homme, abattu au cours de l’attaque, qui a ouvert le feu sur la plage d’un hôtel 5 étoiles de la station balnéaire d’El-Kantaoui, en bordure de Sousse. Des dizaines de blessés sont à déplorer.
Point commun de ces trois drames, un fanatisme qui ressemble à de la démence, entretenu par une propagande efficace qui ne connait pas de frontières.

Ces tragédies laissent des familles endeuillées, des proches meurtris, des centaines de blessés…
Mes pensées attristées sont pour eux.


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Du Ramadan à l’Encyclique du Pape : la spiritualité au quotidien

Le Ramadan a commencé hier, et j’adresse mes meilleurs vœux de bonheur et de spiritualité à tous les musulmans. C’est l’occasion d’évoquer la religion sous un angle serein, pacifié, loin de tous les débats qui ont agité les intellectuels, et la France à leur suite, ces derniers mois. La foi, pourtant, ne se discute pas, elle se vit pleinement dans le recueillement et la paix.

La spiritualité est de plus en plus d’actualité, dans un monde toujours plus déchiré par les haines et les tensions. Alors que les croyants de toutes religions subissent les abus des extrémistes et fanatiques, et s’interrogent sur leur place dans le monde moderne, alors que la laïcité est plus que jamais un sujet de réflexion, il n’est pas inutile d’écouter le message du Pape François.
Dans son encyclique « Laudato si’ » (Loué sois-tu) publiée hier, le guide des catholiques s’adresse à « chaque personne qui habite cette planète » et lance un appel pour la prise en compte de la dégradation de notre environnement. L’univers spirituel et religieux n’est pas coupé des réalités de notre monde.

Ce texte exemplaire ne fait pas que constater que « Le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l’un des principaux défis actuels pour l’humanité » , il en analyse les causes, liées à notre mode de vie.

« il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale » précise le Pape, en expliquant qu’« une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres ».  C’est tout notre modèle économique qui est remis en compte : « On prétend légitimer ainsi le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser, parce que la planète ne pourrait même pas contenir les déchets d’une telle consommation » (…) «  nous avons impérieusement besoin que la politique et l’économie, en dialogue, se mettent résolument au service de la vie, spécialement de la vie humaine ».

Le pape François souligne aussi l’importance du défi éducatif qui ne doit pas seulement créer une « citoyenneté écologique », mais doit aussi cultiver « de solides vertus », condition du « don de soi dans un engagement écologique », et propose des solutions pour que l’humanité, enfin solidaire, dépasse ces problèmes et ses différences : « J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète », écrit le pape dans son introduction.
C’est aussi à un combat contre nous même que nous devons nous préparer, et notre engagement individuel doit être total, « nous ne pouvons pas penser que les projets politiques et la force de la loi seront suffisants pour que soient évités les comportements qui affectent l’environnement, car, lorsque la culture se corrompt et qu’on ne reconnaît plus aucune vérité objective ni de principes universellement valables, les lois sont comprises uniquement comme des impositions arbitraires et comme des obstacles à contourner. »

Le Pape François délivre un message universel, destiné à chaque humain, dans le respect de sa singularité, quelle que soit sa croyance, parce que l’humanité toute entière est en danger si elle ne prend pas conscience qu’elle doit pleinement orienter son avenir sur une voie vertueuse et respectueuse de l’environnement qui l’héberge. La lecture de cette encyclique semble parfaite pour introduire la conférence sur le climat de Paris, Cop21, cet hiver, et en donner l’orientation.


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La lutte contre les discriminations se renforce

Je tiens à soutenir deux initiatives parlementaires qui ont fait avancer hier la lutte contre les discriminations qui fragilisent notre idéal républicain.

La première émane du député Dominique Raimbourg, et je le félicite pour cette proposition de loi qui abroge enfin les dispositions de la loi de 1969 qui faisaient obligation aux gens du voyage de détenir un livret de circulation. La reconnaissance du droit de libre circulation de nos compatriotes nomades affirme le droit à la différence de tout citoyen.
La proposition de loi renforce les pouvoirs du préfet en matière de construction d’aires d’accueil, tout en accompagnant ceux qui souhaitent se sédentariser (avec le développement de « terrains familiaux locatifs »). Nous ne devons pas oublier que l’Europe est une terre de migration, et que les peuples d’Europe se sont toujours déplacés. Accepter et accompagner ceux qui gardent ce mode de vie est aussi une manière humaniste de comprendre et de se souvenir de l’histoire de notre continent. Mais en retour, si le nomade est un citoyen à part entière, il a aussi des devoirs, et la proposition de loi renforce les moyens administratifs à l’encontre des occupations illicites.
Une bonne nouvelle pour les nomades, une population minoritaire qu’il est facile de prendre comme bouc émissaire, le souvenir du camp de Saliers, en Camargue, où furent déportés les gens du voyage dont l’Etat Français de Vichy voulait se débarrasser, doit nous le rappeler.

L’autre initiative que je veux saluer, c’est celle de Razzy Hammadi, rapporteur du texte de proposition de loi sur l’action de groupe contre les discriminations. Cette procédure, dite de « recours collectif » et inspirée du « class action » des Etats-Unis existe déjà en France dans le secteur de la consommation, depuis la loi Hamon, et permet à des personnes s’estimant lésées de se rassembler pour mener une action en justice et demander réparation.
Par exemple des femmes moins bien payées que les hommes au sein d’une même entreprise pourront se rassembler et mener une action de groupe commune. Concrètement, la ou les personnes s’estimant discriminées devront saisir un syndicat ou une association créée depuis au moins trois ans qui pourra agir en justice. La procédure pourra viser des entreprises mais aussi le secteur public.

Le député de Seine-Saint-Denis a travaillé deux ans sur cette proposition de loi en lien avec le cabinet de Christiane Taubira et les associations concernées. Près d’une victime sur deux n’engage aucune action du fait de la complexité, des coûts et surtout de son isolement, souligne Razzy Hammadi, justifiant ainsi le réel intérêt de sa proposition législative.

La majorité de gauche fait avancer le progrès social, malgré la critique et les circonstances difficiles, et ces deux propositions vont dans le bon sens, comment ne pas les soutenir ?


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L’amitié franco-espagnole célébrée au Palais Bourbon par Felipe VI

L’Assemblée Nationale a vécu un moment assez rare, celui où un monarque vient s’exprimer devant la représentation du peuple de France, dans un Palais qui porte son nom.

La visite du roi d’Espagne Felipe VI fait écho à celle de son père, Juan Carlos, qui lui aussi avait prononcé un discours au Palais Bourbon en 1993.

La France et l’Espagne ont des destins liés depuis toujours. C’est ce qu’a voulu rappeler le souverain espagnol en évoquant le partenariat d’exception qui lie nos deux nations.

Ces paroles prononcées devant le Premier ministre Manuel Valls et la maire de Paris Anne Hidalgo (exceptionnellement invitée dans l’hémicycle) était l’expression d’une réalité plus vivante que jamais. Son discours, prononcé dans un Français parfaitement maitrisé, était lourd de sens. Il nous a rappelé nos valeurs et nos luttes communes ; lutte contre le terrorisme, mais aussi partage d’un idéal démocratique symbolisé par notre devise nationale : « Nous voulons une France, pour nous rappeler que l’égalité, la fraternité et la liberté ne sont pas une évidence, mais que nous devons lutter chaque jour pour les préserver et que jamais nous ne devons les considérer comme acquises. »

Le Roi d’Espagne a rappelé, d’une certaine manière, que l’amitié franco-espagnole symbolisait cette autre Europe du Sud, tournée vers la mer et l’océan, ainsi que son poids dans l’Union Européenne. Le discours chaleureux de Felipe VI, véritable déclaration d’amour à notre pays et à ce qu’il représente dans le monde, a été a plusieurs reprise applaudi, comme si ces paroles nous redonnaient la confiance qui nous manque parfois face aux difficultés que nous affrontons.

En concluant son allocution par une citation d’Antoine de Saint-Exupéry — « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction »  — Felipe VI a reçu une « standing ovation » de la part de la représentation nationale, qui a vibré d’une émotion sincère devant ces paroles émouvantes à la gloire de notre pays.


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L’avenir de Marseille passe par la métropole

La visite du Premier Ministre a Marseille, hier, est porteuse d’espoir.
Manuel Valls était accompagné de neuf ministres, dont entre autres Najat Vallaud-Belkacem (éducation), Emmanuel Macron (économie), Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Sylvia Pinel (logement). Ils ont tenu un comité interministériel à la préfecture avant de signer, à l’Hôtel de Région, le nouveau contrat de plan État-Région.
Dans la continuité de l’action de son prédécesseur, Manuel Valls a manifesté sa volonté de voir aboutir le projet de Métropole Aix-Marseille-Provence – que j’ai toujours soutenu – le 1er janvier 2016 avec un surcroît de dotation publique de 50 millions d’euros.

Cette mesure essentielle pour l’avenir de toute la Provence et de ses habitants ne pouvait aboutir sans une forte volonté de l’Etat, et je remercie le Premier Ministre pour sa détermination sur le sujet. Bien conscient des difficultés qu’affronte la ville, avec son insécurité, son chômage élevé, le risque de fragmentation du territoire, il a souligné la nécessité de prendre chaque sujet « à bras-le-corps pour que la deuxième ville de France ait toutes les chances de son côté ».
Il serait tout à fait opportun que la volonté d’action concrète et rapide du gouvernement rencontre celle des municipalités concernées, et que les postures partisanes s’effacent devant l’intérêt général ; c’est le souhait de Manuel Valls et l’intérêt de tous les Marseillais et Provençaux, qu’elles que soient leur convictions.
« L’Etat veut aider Marseille », a indiqué Manuel Valls, précisant que « le système de transport ne répond pas aux besoins de la population ».
C’est près de 600 millions d’investissements pour les cinq ans à venir qui complèteront l’effort des collectivités locales pour des projets prioritaires concernant les questions de mobilité. L’Etat participera ainsi aux études d’extension du tramway vers le lycée Saint-Exupéry et, plus tard, l’hôpital Nord, qui va bénéficier d’un million d’euros pour améliorer sa sécurité. Je remercie au passage Samia Ghali pour son investissement personnel sur cette question majeure, alors que pour nos cités des quartiers Nord sont toujours trop refermées sur elles-mêmes.
Le gouvernement veut apporter des réponses rapides et pragmatiques, qui passent par l’aménagement des voies dédiées au bus sur les voies rapides ou l’engagement immédiat de travaux d’infrastructures routières comme les déviations de Martigues Port-de-Bouc ou de Miramas. L’État et les co-financeurs de la L2 ont réservé 85 M€ pour réaliser les opérations d’aménagement de l’espace urbain autour de la future rocade, destinées en particulier à la reconfiguration du marché d’intérêt national et à la requalification des abords de Sainte Marthe, Picon, Font-Vert et Busserine. La L2 ouvrira de nouvelles possibilités pour requalifier l’espace urbain et contribuer au développement des réseaux de transports collectifs.
Plus de la moitié du réseau ferroviaire TER de la métropole sera concernée par des améliorations, avec en particulier la modernisation de la ligne Aix-Marseille et le développement de la gare Saint-Charles avec son extension souterraine.
Près de la moitié de cet investissement global sera consacré au Grand Port Maritime de Marseille, pour développer son trafic, son dynamisme économique et les emplois qu’il crée. Le Premier Ministre a aussi évoqué la situation dramatique de la SNCM, évoquant une solution de sortie de crise « à portée de main », tout en assurant que la priorité du gouvernement était de préserver la continuité d’une desserte de la Corse et un maximum d’emplois.

L’Etat, a souligné Manuel Valls, a tenu les engagements pris lors de la signature du Pacte de sécurité et de cohésion sociale pour Marseille, il y a moins de deux ans. renforcement de l’Éducation nationale, des services de l’emploi et des effectifs de police (les statistiques globales de la délinquance affichent un recul depuis 2012) ; soutien aux associations de proximité ; investissements pour la construction et la réhabilitation de logements ; accès au sport et à la culture…
Dans la continuité du pacte de novembre 2013, la construction de cette nouvelle métropole doit être au service du bien-être de tous, avec un triple enjeu : améliorer la qualité de vie des habitants, assurer leur sécurité, leur cohésion, répondre aux urgences sociales ; respecter la force de tous les territoires et la diversité de leurs identités ; renforcer l’attractivité d’Aix-Marseille-Provence.

La mobilisation pour la cohésion sociale doit lutter en priorité contre les inégalités qui fragilisent le pacte républicain. L’accès au sport et à la culture sera renforcé dans les quartiers sensibles, et Manuel Valls a également annoncé de nouvelles mesures dans le domaine de l’éducation : 12 nouvelles classes seront ainsi créées à la rentrée 2015 pour accueillir des élèves de moins de trois ans. La politique du secteur du logement, que ce soit en terme de rénovation ou de construction, sera elle aussi renforcée (les actions engagée par Euroméditerranée permettront de réaliser 14 000 logements sur 15 ans).

Le gouvernement a donc tracé les chemins pour préparer Marseille et ses alentours à affronter l’avenir sous les meilleurs augures, il faut s’en réjouir.


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Le message du Panthéon

pantheon

Aujourd’hui, alors que certaines valeurs de notre République semblent se diluer dans l’évolution toujours plus rapide de la société, le sacrifice et l’altruisme de certaines personnes d’exception sont là pour rappeler que la France s’est construite sur une continuité de principes fondateurs.

Le Panthéon est le symbole de cette France éternelle, et l’hommage qu’a voulu rendre le président de la République aux résistants doit nous rappeler la fragilité de la paix et de la concorde, et combien nos principes républicains sont fragiles face aux idées populistes et rétrogrades, face à la violence et à la haine… Le Panthéon retrace cette histoire de la lutte de notre nation dans sa quête de progrès intellectuel, politique ou social ; une lutte difficile, une lutte contre elle-même parfois, où rien n’est acquis. Que sont nos difficultés actuelles comparées à celles de cette France occupée, à genoux, succombant aux pires idées, aux pires principes ?

Je veux insister sur l’entrée de deux femmes d’exception dans ce lieu de mémoire où elle sont si peu nombreuses. Oui, des femmes on risqué leur vie pour défendre un monde où elles étaient encore négligées, sans droit de vote, des citoyennes de deuxième classe ; et pourtant, c’est aux nom des principes qui font la France qu’elles ont risqué le pire en s’engageant dans la Résistance. Toutes deux ont été déportées.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion sont des rescapées du camp de Ravensbrück.
Par leur courage, leur engagement et patriotisme, elles ont participé à ce mouvement pour l’émancipation des femmes que le Conseil National de la Résistance n’a pu que reconnaître, en accordant le droit de vote et d’éligibilité aux citoyennes, à égalité avec les hommes.

Comment ne pas évoquer Jean Zay, sont engagement dans le Front Populaire dont il fut le plus jeune ministre, célèbre pour ses profondes réformes de l’éducation nationale. Il fut un des parlementaires à refuser le simulacre d’état de Vichy et à gagner l’Afrique du Nord pour résister à l’ignominie. Arrêté à Casablanca puis remmené en France, il sera assassiné par la milice, puis jeté dans un fossé. Grande figure de l’Union des gauches et du Front Populaire, d’origine juive, Franc Maçon, la propagande l’a désigné comme un parfait bouc émissaire pour cristalliser sur son nom toute la haine antisémite des nouveaux maîtres de Vichy.
Pierre Brossolette fut lui aussi un antifasciste de la première heure et une figure du socialisme d’avant guerre. Entré dans la Résistance dès la débâcle de 1940, il en devient un des principaux dirigeants. Lui aussi succombera à la torture de la Gestapo.

Voici quatre destins exceptionnels dont l’engagement et les idées ont fait la France dans laquelle nous vivons. Sans eux, nous ne serions certainement pas ce que nous sommes, ni notre pays ce qu’il est. La liberté, l’égalité, la fraternité sont des concepts pour lesquels certains donnent leur vie pour que nous en jouissions.
C’est aussi ce message que nous délivrent ceux reposent pour l ‘éternité au Panthéon.


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Le génocide arménien a un siècle

En 1915, les Arméniens de l’Empire ottoman furent victimes du premier génocide du XXe siècle.

Le 24 avril 1915, 650 notables arméniens de Constantinople furent arrêtés par les autorités puis déportés et assassinés, et cette rafle marque le début d’une campagne d’extermination de masse, planifiée et exécutés jusqu’en 1916. Les deux tiers des Arméniens disparaîtront.

La France, qui a reconnu ce génocide dès 2001, a été une des premières terres d’asile pour ce peuple déraciné, et les Arméniens de Marseille participent aujourd’hui pleinement au rayonnement de la cité Phocéenne.
Mon ami Garo Hovsepian, ancien maire de secteur, représente brillamment cette communauté de chrétiens d’Orient, sa réussite et son intégration dans notre République. Je le salue chaleureusement, ainsi que toute la communauté arménienne de Marseille.

C’est aussi à Marseille qu’est installée l’Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM), qui recueille depuis 1997 tous les documents relatifs à l’histoire du peuple arménien et au génocide. Ce travail de mémoire est essentiel, alors que la tragédie arménienne n’est pas encore pleinement reconnue par la Turquie, malgré les documents incontestables et les photographies accablantes rassemblés par l’association.

Alors que notre pays commémore le génocide des Arméniens, comment ne pas s’inquiéter puisqu’aujourd’hui comme il y a un siècle, d’autres chrétiens sont persécutés, sur les lieux même de la déportation arménienne, de Deir ez-Zor (est de la Syrie) à Mossoul (nord de l’Irak).


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Les drames liés aux migrations doivent cesser

Le phénomène n’est pas nouveau, et les premiers « boat-people », ces migrants désespérés qui fuyaient la guerre du Vietnam, ont déjà émus l’opinion il y a une quarantaine d’années, pourtant bien loin de l’Europe.
Le drame des migrants se joue à nos portes maintenant, et aux 800 migrants disparus en mer suite à un naufrage dimanche, selon le dernier bilan du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés, il faut s’attendre à rajouter les victimes d’un bateau en difficulté transportant 300 passagers quelque part en Méditerranée au large de la Libye, ainsi qu’une autre embarcation, transportant 100 à 150 personnes, qui a aussi appelé au secours.

Plus de 1750 migrants ont péri en Méditerranée depuis le début de l’année, soit plus de 30 fois plus que durant la même période de 2014.

Un bilan terrible qui me bouleverse. Des femmes, des enfants, des innocents victimes de ceux qui s’enrichissent sur leur détresse.
Le Pape François avait pourtant alerté du danger lors de sa visite à Lampedusa le 8 juillet 2013, mais les prières sont sans effet face à la réalité implacable. Je ne peux m’empêcher de penser que notre responsabilité, en tant que nation européenne, est pleinement engagée dans ces drames : ne sommes-nous pas intervenus militairement au Sahel et en Libye, participant ainsi à déstabiliser des populations dont l’exil payé au prix fort est la seule solution face à la guerre et à la ruine ?

« Nous n’avons plus d’alibi », a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, hier, alors que la Commission européenne s’est saisie de la question en urgence et va se réunir en sommet extraordinaire, dès jeudi.

Je soutiendrai toutes les mesures permettant de faire cesser ces drames insupportables.


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Terrible accident dans les Alpes-de-Haute-Provence

Notre région est confrontée à un drame bouleversant : l’A320 de la compagnie Germanwings, qui s’est écrasé dans les Alpes-de-Haute Provence, a causé la mort de 144 passagers et 6 membres d’équipage. Parmi eux figuraient notamment 16 élèves et 2 enseignantes du lycée Joseph-König de la ville d’Haltern, une commune de Rhénanie-du-Nord.
je m’associe à la douleur des familles des victimes et j’espère que les circonstances exactes de cet accident seront rapidement élucidées.


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La haine, l’obscurantisme et la stupidité

Une nouvelle fois, la haine et l’obscurantisme ont frappé au Danemark, un mois après la France, avec les mêmes cibles : la liberté d’expression et la communauté juive. Chaque Français a ressenti de nouveau samedi cette émotion que nous partagions tous le 11 janvier.

La profanation d’un cimetière juif en Alsace, qui a provoqué une indignation générale, que je partage, semblerait n’être qu’un « jeu d’enfants » macabre, de la part d’adolescents stupides, et serait dénuée de motivation idéologique. C’est ce que je préfère croire.

En effet, la violence qui déchire notre République ne doit pas nous submerger. Tout doit être fait pour éviter de dresser les communautés les une contre les autres. Il ne doit y avoir dans notre pays qu’une seule communauté, celle de ses citoyens, tous également respectables.

L’exemple ukrainien nous montre qu’une république peut se fracturer en quelques mois. Je veux saluer l’action de François Hollande qui s’est impliqué dans les négociations de Minsk pour faire taire les canons. La trêve en Ukraine est extrêmement fragile et la paix encore bien loin. Mais c’est l’honneur de notre pays de tout faire pour épargner la vie des civils innocents.

Je veux aussi saluer l’engagement du Premier ministre, et ses prises de position contre les mouvements religieux fondamentalistes. Comment peut-on accepter de laisser se développer un discours extrémiste qui cherche à corrompre notre jeunesse ? Que Manuel Valls soit assuré de tout mon soutien, alors que la calomnie est véhiculée à son encontre par un ancien président du Conseil Constitutionnel qui a démontré sa stupidité.

La haine et l’obscurantisme ont aussi frappé en Libye, où 21 coptes ont été assassinés par l’état islamique, parce qu’ils étaient chrétiens. Une telle barbarie justifie la vente d’avions Rafale à l’Egypte, quoi qu’en disent certains journalistes critiques devant le régime autoritaire du président Al-Sissi.


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N’oublions jamais

Il y a 70 ans, les soldats soviétiques libéraient le camp d’Auschwitz-Birkenau, et l’horreur du nazisme est apparu à la face d’un monde meurtri.
Aujourd’hui, l’antisémitisme continue dans notre pays à distiller son venin, parfois masqué derrière l’anti-sionisme, faux-nez pratique pour les nostalgiques du troisième Reich ; ils sont plus nombreux qu’on ne croit.
Il y a quelques jours, un déséquilibré aveuglé par son fanatisme a froidement abattu des Français de confession juive, aux portes de Paris…

L’antisémitisme devient presque banal, il a ses vedettes revendiquées, son public nombreux et son expression semble même se banaliser. Les vieilles recette inventées dans « Le Protocole des sages de Sion » par la police secrète du Tsar au début du XXe siècle fonctionnent toujours : mensonge, désinformation, rumeurs infondées sont toujours utilisés pour corrompre les esprits simples.
Demain, les derniers survivants des camps d’extermination nazis ne seront plus, et le souvenir de l’holocauste risque de s’éteindre, peu à peu. Déjà, beaucoup de citoyens Français choisissent l’exode vers la Terre Sainte, poussés par le climat antisémite ambiant.

Le plan global de lutte contre le racisme et l ‘antisémitisme, annoncé par le président de la République, est une nécessité pour maintenir la cohésion nationale, où chaque Français, quelle que soit son origine ou sa croyance, est l’égal de ses compatriotes et bénéficie de la protection de la République.

Il n’y a en France qu’une seule communauté : celle de la République laïque.


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Une journée sous le signe du deuil

Je veux exprimer ce soir l’émotion qui était palpable tout à l’heure à l’Assemblée Nationale, pour l’hommage de la nation à ses victimes. Je veux aussi féliciter Manuel Valls pour son discours, juste et honnête, qui a recueilli l’adhésion de l’ensemble de la représentation nationale. Je partage pleinement sa lutte contre l’antisémitisme, qu’il mène depuis longtemps et avec raison. J’ai une pensée particulière pour nos concitoyens juifs victimes des assassins fanatiques, uniquement parce qu’ils étaient juifs, et dont les obsèques ont eu lieu aujourd’hui. Yoav Hattab, Yohan Cohen, Philippe Braham, et Francois-Michel Saada, nous ne vous oublierons pas.

Je pleure avec les familles des trois représentants de l’ordre tombés pour notre sécurité, et je salue leur sens du devoir et leur sacrifice. Leur mémoire a été honorée ce matin par la République à la préfecture de police de Paris. Merci à Clarissa Jean-Philippe, Ahmed Merabet, Franck Brinsolaro.

Mais j’ai aussi une pensée pour le jeune Mikaël, tué dans une rixe lundi. La communauté arménienne de Marseille, à laquelle appartenait la victime, a lancé un appel à la mobilisation après l’assassinat de Mikaël prévue ce mardi soir à l’église apostolique arménienne du Prado, à Marseille. Je ne pourrai pas les rejoindre, mes pensées les accompagnent néanmoins.

Nous sommes tous unis dans la douleur, celle-ci est la même dans toutes les religions, dans toutes les communautés, chez tous les humains. J’appelle chacun a se recueillir, selon ses convictions et ses habitudes, à dépasser l’émotion qui nous étreint tous et à suivre la voie de la modération, celle des pensées, des paroles, et des actes.


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Trois jours sanglants qui doivent changer la France

Le drame qui a ensanglanté la France vient de se terminer.
Depuis 3 jours me sont revenues des sensations déjà éprouvées, hélas, comme des vieilles blessures jamais vraiment guéries.
La rue des Rosiers à Paris, le 11 septembre à New-York, le massacre d’Utoya en Norvège, l’école juive à Toulouse, etc. Tous ces crimes dont nous sommes tous victimes, nous qui avons un peu d’humanité, ce don que nous avons tous en nous, quelles que soient nos différences intellectuelles ou physique, quelle que soient nos croyances.
Et puis il y a quelques humains qui ont perdu cette humanité. On en trouve quelques un, de toutes cultures et de toutes croyances. Ceux-là ont renoncé à ce don qui nous est propre pour redevenir des bêtes sauvages.

Je viens d’apprendre la mort des 3 assassins. Comme des cellules cancéreuses dans notre humanité, il a fallu les éliminer.
Les forces de l’ordre n’ont pas pu empêcher la mort d’otages à Paris dans le magasin « Hyper Cacher » à Paris. A Dammartin, les assassins de la rédaction de Charlie Hebdo, les frères Kouachi ont été également abattus en blessant un membre du GIGN.

Ces 3 jours sanglants, dont l’intensité a dépassé tout ce que nous avions connu, doivent nous rendre plus fort, plus attachés encore à nos valeurs communes républicaines. Ces journalistes, caricaturistes, policiers qui ont succombé à la barbarie sont des martyrs de notre République. Leurs origines étaient multiples, comme leur croyances ou leurs idées. Ils représentaient la diversité et la richesse de notre pays, son intelligence, son humour, sa culture et son courage.
Tous les Français doivent se regrouper, comme autant de victimes de ce terrorisme insupportable. Plus que jamais nos différences, cultuelles, politiques ou culturelles, doivent s’effacer derrière nos plus belles valeurs, la liberté et la laïcité, qui sont plus que jamais le rempart contre la haine de l’autre.
Le slogan «Je suis Charlie » a fait le tour du monde. Si notre drame a eu un écho si particulier, c’est que notre pays a encore cette image du pays où la pensée est libre. Soyons fiers de l’impertinence de Charlie Hebdo. Soyons fiers de la France.
Je serai samedi à 15 heures à la manifestation en hommage aux trop nombreuses victimes de ces 3 fanatiques, sur le vieux port, à Marseille.
Mes pensées vont aux proches des victimes, qu’ils puissent se reconstruire après cette terrible épreuve, comme notre pays tout entier doit le faire.