La mort de Rémi Fraisse, sur le site controversé de Sivens, pose de nombreuses questions concernant l’évolution de notre société. La mort d’un manifestant est un drame déplorable pour une démocratie… Les nombreuses zones d’ombres qui subsistent empêchent d’élucider les circonstances exactes de ce décès. Les forces de l’ordre ont reconnu leur responsabilité, c’est bien une grenade qui semble avoir causé ce terrible accident. Il est évident que jamais il n’a été question de tuer un manifestant, mais que les gendarmes mobiles n’ont fait qu’accomplir leur devoir. Les images disponibles montrent que certains manifestants ont attaqué à coup de cocktails molotov les forces de l’ordre, les contraignant à une riposte musclée. L’usage de grenades n’a rien d’exceptionnel en pareille circonstance, mais pour la première fois cela a tué un innocent.
Le ministre de l’intérieur a pris la seule décision qui s’imposait : interdire l’usage de ces armes.
Une des questions qui apparait, derrière la tragédie, est la motivation de certains de ces manifestants qui se revendiquent anarchistes et partisans de l’action violente. La question écologique était-elle vraiment leur combat ? Ces casseurs ont aussi une part de responsabilité dans la mort de Rémi Fraisse.
Une autre question soulevée par ce drame, est l’utilité de cette retenue d’eau, que certains experts contestent, études à l’appui. Sans la mobilisation citoyenne, et la mort tragique d’un manifestant, ces questions ne se seraient peut-être jamais posées.
Mais quelle que soit l’émotion légitime que provoque ce décès, il n’est pas tolérable qu’il serve de prétexte au saccage et à la violence, comme cela a été la cas à Nantes, ou dans une moindre mesure à Paris.
La tension que la crise économique provoque dans notre société produit des réactions extrêmes et des débordements inutiles. Les socialistes se déchirent et certains adoptent des postures indignes, comme celle qui veut salir la mémoire de Christophe de Margerie. Confondre l’homme et la fonction qu’il occupe est une erreur.
Là où la retenue devrait être de mise face aux drames que nous subissons, certains font de la surenchère sur ces dérapages et aggravent la fracture qui divise notre société, au moment où l’unité de la gauche devrait être une réponse aux difficultés. Nous en sommes loin…
Hier, le sous-officier des forces spéciales Thomas Dupuy est mort au combat au Mali. C’est le dixième soldat Français de l’opération Serval qui donne sa vie pour notre pays. Deux autres militaires français ont été blessés durant cette mission.
Le sacrifice de ces militaires pour leur patrie doit nous faire réfléchir. Les divisions qui fracturent notre société ont-elles un sens face à l’engagement de nos soldats en lutte contre le terrorisme ?