Le blog de Sylvie Andrieux

Députée des Bouches-du-Rhône


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Intervention sur la Mission Emploi au Conseil municipal du 29 mars 2010

Rapport 32 Subvention Mission Emploi

M. Le Maire, chers collègues,

Je voudrais aborder quelques minutes le problème de l’emploi dans notre ville et surtout les inquiétudes que nous inspire son évolution.

En janvier 2010, le nombre de « sans emploi » était de 70.000, soit un taux d’environ 13,6% qui est supérieur de plus de 35% au niveau national. Sur 12 mois, l’augmentation a été toutefois un peu inférieure dans notre ville (+12%) qu’au niveau national (+16,4%).

Cette moindre hausse s’explique aisément car, étant moins industrialisée que les autres territoires, notre ville souffre moins (à court terme) des plans de licenciement qui touchent les grandes entreprises. Nous savons aussi que Marseille compte un grand nombre d’emplois publics (ce que vous et votre gouvernement n’aviez de cesse de critiquer) mais dont on perçoit aujourd’hui l’utilité et l’intérêt…

De nombreuses études ne sont pas là néanmoins pour nous rassurer. La dernière enquête de l’INSEE montre ainsi que notre métropole perd du terrain en matière d’attractivité et d’emplois « supérieurs » par rapport à Lyon, Toulouse, Grenoble, Montpellier et d’autres villes encore. Notre métropole se retrouve ainsi classée 11ème sur 14 grandes aires urbaines en matière d’emplois qualifiés !

Dans le même temps la Banque de France publie une étude sur le département pointant une conjoncture franchement mauvaise et une reprise « lente et fragile » en 2010.

La situation du Grand Port Autonome et de toute la filière maritime nous inspire enfin beaucoup d’inquiétude, alors qu’elle représente dans notre département plus de 20.000 emplois.

Mais je sais que, sur ce sujet, vous avez une explication lumineuse : c’est la faute aux 35 Heures et à « 5 gars de la CGT » comme vous l’avez déclaré dernièrement au Figaro…

Il y a enfin l’immobilier sur lequel notre ville avait construit, de manière un peu superficielle, une partie de sa croissance. Aujourd’hui les prix baissent, les transactions ont fortement ralenti et seule la loi Scellier a permis d’éviter la catastrophe…

Notre ville reste ainsi fortement dépendante de la stratégie de grands investisseurs dont le premier objectif est de dégager la plus forte rentabilité. Ainsi voit-on les « Terrasses du Port » changer de promoteur en une journée, à l’exemple du feuilleton de la Rue de la République dont on se demande bien quand il finira.

Certains élus, ici présents, ne manquent jamais de contester cette analyse, mais une fois à la tête de leur entreprise, ils leur arrivent, à eux aussi, de se désengager d’un projet immobilier présenté pourtant comme bouclé…

Soyons clairs ! Notre ville est touchée par une conjoncture internationale très déprimée et vous n’en êtes pas les responsables. Mais beaucoup de gens, même dans les milieux patronaux, trouvent que votre action en matière de développement économique et d’attractivité manque d’ambition et de professionnalisme. Dois-je ici vous rappeler les paroles d’un grand chef d’entreprise (le patron de High Co) qui installe à nouveau son siège à Aix-en-Provence en regrettant « qu’à Marseille personne ne semblait bien motivé pour l’accueillir ».

J’ai aussi en tête la phrase d’un investisseur (M. Pietri) expliquant avec candeur : « ce qui se passe aujourd’hui à Marseille, c’est exactement ce qui se passait à Lille, il y a 15 ans !». Martine Aubry sera ravie de l’entendre !

Il me semble, M. le Maire, que vous devez rapidement vous rapprocher de toutes les collectivités intervenant dans le domaine économique (la Région, le Conseil Général, MPM et la Chambre de Commerce) afin de mettre en place une stratégie commune parfaitement identifiée par tous les acteurs et mutualiser l’ensemble des moyens destinés à lutter contre le chômage et renforcer la compétitivité de notre territoire. Des villes comme Montpellier ont adopté cette démarche depuis 20 ans ; n’est-il pas temps de les imiter et de mener une politique beaucoup plus volontariste en matière économique ?

Je vous remercie.


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Réforme territoriale : la parité en danger

Sylvie Andrieux vient de signer la pétition lancée par Elisabeth Giguou contre la réforme territoriale qui, si elle était votée, ne laisserait plus aux femmes que 20 % des sièges de conseillers territoriaux, selon toutes les projections réalisées.

Avec cette pétition, nous souhaitons nous élever contre ce procédé antidémocratique et anticonstitutionnel, nous souhaitons convaincre toutes celles et ceux qui n’auraient pas vu, peut–être, tous les dangers d’un scrutin uninominal à un seul tour, de prendre en compte ces aspects et de respecter la Constitution de la République Française en votant contre cette réforme.

La pétition :

Considérant qu’un égal accès des femmes et des hommes aux mandats électifs est une condition nécessaire à l’exercice de la démocratie.

Considérant que cet égal accès n’est pas une évolution naturelle puisque malgré la loi sur la parité votée sous le gouvernement Jospin en 2000, l’Assemblée nationale compte aujourd’hui 81,5 % d’hommes pour seulement 18,5 % de femmes.

Considérant que la modification d’un mode de scrutin a des effets conséquents sur la représentation des femmes en politique et que nous avons pu nous en féliciter en 2004, lorsque les assemblées régionales ont vu 47,6 % de femmes élues au lieu des 27,5 % élues en 1998.

Considérant que la réforme territoriale proposant l’élection de conseillers territoriaux au scrutin uninominal à un tour pour 80 % d’entre eux est contraire à l’article 1 de la Constitution française qui précise que « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».

Considérant que si cette réforme devait être appliquée, les femmes représenteraient moins de 20 % des conseillers territoriaux, selon toutes les projections réalisées.

Considérant, enfin, que les régressions sur les droits des femmes sont partout, et que le recul de la représentation des femmes pour tout ce qui touche à l’organisation de notre pays et de nos territoires ne peut qu’entériner, voire accélérer cette situation déjà préoccupante.

Nous femmes et hommes, citoyennes et citoyens, demandons à celles et ceux qui auront, de par leur vote, le pouvoir d’entériner ou non cette réforme de tout faire pour qu’une telle régression ne soit jamais votée. Nous leur demandons de s’élever contre ce procédé antidémocratique et anticonstitutionnel par tous les moyens dont elles et ils disposent, de convaincre toutes celles et ceux qui n’auraient pas vu, peut–être, tous les dangers d’un scrutin uninominal à un seul tour, de prendre en compte ces aspects et de respecter la Constitution de la République Française en votant contre cette réforme.

Signez la pétition


13 des 19 premières femmes députées au monde,

élues aux élections parlementaires finlandaises de 1907



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Une mission pour sensibiliser au développement durable

 

Le groupe Socialiste à l’Assemblée Nationale a sollicité Sylvie Andrieux pour diriger un groupe de travail consacré à l’éducation au développement durable.

Je suis très fière que mon groupe parlementaire me confie cette mission. Par éducation au développement durable, j’entends faire des propositions de 7 à 77 ans. Le développement durable pour moi, c’est une somme de comportements responsables qui doivent devenir instinctifs. L’enjeu est bien entendu de sensibiliser, mais il faut aussi passer à l’étape supérieure et agir concrètement pour inscrire ces comportements dans notre quotidien.

Avec mes collègues, nous allons rencontrer l’ensemble des acteurs du développement durable pour aboutir à des propositions concrètes aussi bien en terme de sensibilisation pour les plus jeunes, que de comportements responsables à adopter très vite pour tous.

Le développement durable ne doit pas être une accumulation de bonnes intentions contenues dans un rapport, mais une approche concrète et pragmatique de nouveaux comportements à adopter.