Vendredi 27 mai, la Fédération accueillait Jean-Jacques Urvoas, Secrétaire national à la sécurité et Député du Finistère pour rencontrer les élus locaux et les acteurs de la sécurité à Marseille. Cette rencontre s’inscrivait dans le prolongement des actions déjà menées par les élus socialistes pour alerter le Maire de Marseille et le Gouvernement sur les conséquences de la réforme générale des politiques publiques.
Alors que la situation s’aggrave à Marseille et dans nos quartiers, alors que les drames se succèdent, le Gouvernement continue de nous faire croire qu’il est possible d’éradiquer la violence par de simples annonces qui interviennent lorsque le mal est fait. Malheureusement les visites ministérielles très médiatiques de Brice Hortefeux puis de Claude Guéant n’y ont rien changé.
Au-delà des discours, les habitants des quartiers réclament plus de protection mais également plus de justice car ils ne sont pas dupes de ces effets de maquillage qui ne font que cacher les échecs du Gouvernement.
Si le président avait fait de la sécurité l’un des thèmes phares de sa campagne, force est de constater qu’elle est devenue une politique publique comme une autre, soumise à la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Conséquence directe de la mise en oeuvre de la réforme générale des politiques publiques à Marseille, la disparition de 400 postes de policiers et de CRS depuis 2007. Une baisse des effectifs qui s’accompagne dans le même temps d’une hausse sensible de la population. Aujourd’hui on compte 2854 policiers contre 3230 en 2007. Soit un policier pour 324 habitants alors qu’en 2007 il y en avait un pour 294 habitants.
Mais si nous devons répondre dès aujourd’hui à la montée de l’insécurité en réclamant des effectifs de police, nous savons aussi que cette violence provient bien souvent des milieux les plus défavorisés. Elle est le résultat des politiques d’isolement et de pauvreté d’une partie de la population.
Les fermetures annoncées de classes ou d’écoles, le non remplacement de professeurs ou la suppression de postes d’éducateurs spécialisés sont autant de mesures injustes qui contribuent à creuser les inégalités.
Dans ces conditions, comment fournir un véritable accompagnement aux enfants?
Comment venir en aide à des parents qui n’ont pas les moyens de les accompagner?
Les milieux les plus défavorisés ne doivent pas subir cette double peine qui les contraint à ne pas pouvoir sortir de cette situation et à n’avoir pour seule réponse que l’intervention de la police.
Alors que s’est tenu aujourd’hui un Conseil Municipal consacré à la sécurité, les élus socialistes étaient rassemblés pour témoigner de la peur et de l’exaspération d’une grande partie de la population qui ne se sent plus en sécurité à Marseille. Les élus socialistes souhaitent que le Maire prenne ses responsabilités pour assurer la sécurité de tous les marseillais mais ils veulent également que l’égalité soit assurée à travers un véritable plan d’éducation et de prévention.
Suite au conseil d’arrondissement qui s’est tenu mercredi 25 mai, je suis intervenue au Conseil Municipal pour dénoncer les ravages de la révision générale des politiques publiques. Voici le contenu de cette intervention :
Conscient qu’une réponse véritablement efficace à la délinquance et aux incivilités repose aussi sur l’éducation et la prévention, le conseil des 13e et 14e arrondissements condamne fermement la baisse continue des budgets consacrés aux services publics comme l’éducation nationale, l’action sociale, la vie associative et culturelle ou l’administration pénitentiaire. La vision à court terme sur laquelle repose la RGPP trouve manifestement ses limites face à la dégradation des conditions de vie et de l’accès à la citoyenneté pour une population de plus en plus nombreuse.