Le blog de Sylvie Andrieux

Députée des Bouches-du-Rhône


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L’inégalité sociale pénalise la réussite éducative

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Parmi les élèves entrés en sixième en 1995, 71,7 % des enfants d’enseignants ont finalement décroché en 2010 un bac général, 68,2 % d’enfants de cadres supérieurs, 20,1 % d’enfants d’ouvriers qualifiés, 13 % d’enfants d’ouvriers non qualifiés, et 9,2 % d’enfants d’inactifs.

Ce résultat consternant illustre parfaitement l’inégalité flagrante qui caractérise les catégories socio-professionnelles dans le domaine de l’éducation.
Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale, a déploré la semaine dernière « des écarts insupportables de réussite » au baccalauréat selon les origines sociales.
Effectivement, la notion d’égalité républicaine est mise à mal par ces résultats qui suggèrent une « hérédité de condition » contraire aux principes de notre école laïque et de notre constitution.

Un des facteurs de ce déséquilibre est l’inégalité des établissements scolaires entre eux. L’état du territoire se reflète ainsi dans les performances de ses écoles, et il faut admettre que notre système éducatif n’arrive pas à assurer la même qualité d’enseignement partout. C’est d’ailleurs ce que soulignait la dernière enquête du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) : l’impact du milieu socio-économique sur la performance est plus important en France que la moyenne des pays de l’OCDE.

Réduire les inégalités territoriales est un des objectifs visés par le gouvernement en matière de réussite éducative. « Dans les quartiers populaires, plus qu’ailleurs, tous nos enfants ne disposent pas des mêmes relais, des mêmes ressources devant l’institution scolaire », soulignait le ministre de la ville François Lamy, lors de la « Journée nationale dédiée à la réussite éducative », mercredi dernier à la Sorbonne.

Je ne peux que le constater dans ma circonscription, ces quartiers nord de Marseille qui abritent le plus grand nombre d’établissements scolaires de la ville. Et encore une fois, je ne peux que déplorer la situation critique des établissements sportifs du 7e secteur, abandonnés par la mairie centrale, qui ne peuvent plus accueillir les scolaires dans de bonnes conditions. Mens sana in corpore sano ? Nous en sommes loin !
C’est un exemple, parmi d’autres, des difficultés croissantes qui pénalisent les enfants et les étudiants de nos quartiers défavorisés, eux qui ont besoin de plus d’attention, justement.


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Les auto-entrepreneurs et la précarité

Depuis le début du mois de juin, la Croix-Rouge de Marseille n’a plus les moyens d’effectuer ses maraudes destinées à secourir les sans-logis.
C’est un problème de budget : en effet, si les tournées sont effectuées par des bénévoles, la logistique exige l’emploi de deux personnes à temps plein… les contrats de ces derniers n’ont pas été reconduis par la nouvelle équipe dirigeante soucieuse d’équilibrer les comptes de l’organisme.
Cette situation est déplorable et j’espère que des solutions vont être trouvées pour sortir de cette impasse.

Mais la précarité n’est pas toujours ce que l’on croit. Si le problème des sans domicile fixe est le plus révoltant dans notre société moderne, celui des travailleurs précaires l’est tout autant.
L’exemple des auto-entrepreneurs est significatif de la complexité du problème.

Le régime de l’auto-entrepreneur, issu de la loi de modernisation de l’économie (LME) d’août 2008 a été en place le 1er janvier 2009.
Destiné aux personnes physiques qui créent ou possèdent déjà une entreprise individuelle, il permet d’exercer une activité commerciale, artisanale ou libérale qu’elle soit principale ou complémentaire.

La majorité des auto-entrepreneurs n’arrivent pas à se payer au Smic, mais je reconnais dans leur choix la volonté de s’en sortir par son travail, qui peut concerner des chômeurs ou des employés soucieux de préserver leur pouvoir d’achat. Alors que Sylvia Pinel, la ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme a annoncé une réforme du statut, pour de bonnes raisons, concurrence envers les artisans ou « salariat déguisé » (certaines entreprises poussant à s’établir en sous-traitant plutôt que de créer un emploi salarié), le gouvernement doit transiger face à la fronde des auto-entrepreneurs. La solution qui se dessine ressemble à une limitation dans le temps de ce statut, qui deviendrait « transitoire » avant la création d’entreprise classique.
Je note cependant que l’Inspection générale des Finances (IGS) et l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) ont remis à Sylvia Pinel un rapport d’évaluation du régime qui préconise l’inverse. Celui-ci recommande en effet d' »accompagner l’auto-entrepreneur dans la pérennisation et le développement de son activité », mais ne préconise pas de limitation dans le temps.

Néanmoins, ce statut a bien des avantages puisqu’il valorise le travail, et offre une solution simple pour s’établir comme entrepreneur, conforme en ce sens au choc de simplification administrative voulu par le président de la République. Créer son emploi plutôt que de survivre à coup d’allocations diverses me semble une saine démarche. S’ils sont privés de ce statut simple, dans lequel les cotisations à l’Urssaf sont déclarées trimestriellement selon le chiffre d’affaire réel, un grand avantage, de nombreux travailleurs précaires ou chômeurs risquent d’utiliser le travail au noir. La réforme du statut d’auto-entrepreneur est peut-être nécessaire, mais peut être que le choc de simplification doit aussi s’appliquer aux administrations comme l’Urssaf, dont le mode de fonctionnement actuel est un frein réel à l’esprit d’entreprendre.

C’est en tout cas ce qui ressort de mes rencontres avec certains habitants de ma circonscription que je reçois pendant mes permanences parlementaires, à mon local de Sainte Marthe.


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Porte-voix, Mucem et transhumance pour la capitale de la culture… et de la jeunesse

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La scène du Porte-voix, dans le Parc du Grand séminaire de la bastide Saint-Joseph, a vibré samedi sous les rythmes Hip-hop et les danses de la compagnie « Di 6 danse » du Centre d’animation Saint-Just Perrin. Ensuite, c’est autour de l’association Alafou qu’une sélection d’artiste amateurs issus des ateliers menés au centre social Agora.

Alafou est un label associatif tourné vers l’avenir et la jeunesse (Alafou signifie « ensuite » en Comorien) qui accompagne les jeunes artistes dans le cadre d’ateliers créatifs (écriture, composition musicale, etc.).
Basée au quartier du Merlan, cette structure apporte aux quartiers nord un véritable souffle culturel qui a donné toute sa mesure au cours de cette soirée très réussie et dansante. Une belle contribution de la mairie de secteur à l’événement Marseille-Provence 2013.

L’inauguration du Musée des civilisations de la Méditerranée, cette prouesse architecturale unique, peut être considérée comme un des actes les plus marquants de ce renouveau culturel qui est en train de changer l’image de notre région. Sur les trois jours d’ouverture, de vendredi à dimanche, le MuCEM a accueilli plus de 60 000 visiteurs.

Et hier, la grande Transhumance, imaginée par la troupe équestre du Théâtre du Centaure, a fait rentrer les bergers de Provence et leurs troupeaux au cœur de la cité Phocéenne. Là encore, une belle surprise pour les Marseillais qui ont découvert ces milliers de moutons et ces cavaliers méditerranéens sur le Vieux-Port.
Au delà de la performance artistique, basée sur notre tradition provençale, cette transhumance anachronique symbolise la diversité de notre territoire, puisque cette étape arrive après trois semaines de périple, 600 km à travers les Alpilles, la Camargue, la région de l’étang de Berre.

Marseille avait ce week-end son meilleur visage, celui d’une diversité joyeuse et créative qui montre que notre ville ne se résume pas aux faits-divers criminels, et qu’il y a une autre actualité pleine d’espoirs et de joie de vivre pour la caractériser.


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Pierre Mauroy, une immense perte

C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris ce matin la mort de Pierre Mauroy. Plus que le symbole de l’alternance historique de 1981, que l’homme d’Etat exemplaire, il restera dans ma mémoire comme un ami particulièrement chaleureux et bienveillant… J’ai fait sa connaissance quand j’étais toute jeune militante et il m’avait fortement impressionné. Derrière la simplicité de sa bonne humeur, il avait l’aura du premier locataire socialiste de Matignon dans la Ve République.

Sa force de conviction a sans doute influencé la mienne. Beaucoup de souvenirs se bousculent dans mon esprit… parmi eux se détache son passage à la tête de l’internationale socialiste où il a défendu sans cesse ses idées en faveur d’un nouveau socialisme.

C’est un morceau de mon histoire qui est parti, et aussi une page de l’histoire de France qui se tourne. Mes débuts de militante socialiste étaient guidés par l’Alternance des années 1980, et trente années plus tard les socialistes doivent réussir le Changement. L’histoire aime les redites…
Comment pourrait-on oublier Pierre Mauroy ? Il restera vivant dans l’histoire du socialisme et dans le cœur de ses militants.


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Hommage à Clément Méric, assassiné pour ses idées.

Ils défilent habillés en noir, rangers aux pieds avec un pas cadencé… Ils font le coup de poing contre les gauchistes, saluent le bras levé en écoutant leur leader.  Ils ont pourtant pignon sur rue, en profitant sans vergogne de la liberté qu’offre la République.

Aujourd’hui, ils ont tué un jeune homme pour ses opinions politiques de gauche.

Clément Méric a été assassiné par des nervis fascisants, des brutes sans morale aux idées courtes.

Il partageait mes convictions, celle d’une gauche que les Français ont appelé de leur vœux il y a un peu plus d’un an. Et tous les socialistes portent aujourd’hui le deuil de ce jeune homme, lynché pour ses idées généreuses. Ce brillant étudiant de Science Po se relevait d’une grave maladie, une victoire contre l’adversité dont il ne profitera pas…

L’extrême droite d’aujourd’hui n’est pas différente de ce qu’elle fût hier. Elle puise ses racines dans le fascisme d’avant guerre. Elle se dit patriote et nationaliste, tout en niant les principes qui fondent notre patrie et notre nation, une terre dont la diversité a fait la richesse. La liberté, l’égalité et la fraternité ne font pas partie de son idéologie nauséabonde, qui se réfère à l’exclusion,  la violence et la haine.

Les groupuscules extrémistes ne sont plus acceptables. Comme le premier secrétaire du Parti Socialiste, Harlem Désir, je demande la dissolution immédiate de ces groupes d’extrême-droite d’inspiration fasciste.


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Une mise au point nécessaire

L’actualité médiatique m’invite à clarifier ma position.
Condamnée pour des faits que je conteste, j’ai fait appel d’un jugement dont je n’ai pas eu encore la transcription écrite, ce qui signifie que je n’en connais toujours pas la motivation.

Cette absence de qualification, instigatrice, complice, responsable… que sais-je, m’empêchait à tout commentaire depuis deux semaines.
Néanmoins, les amalgames habituels qui m’associent à une gauche « délictueuse », me font réagir.

Il y a une certaine jubilation pour les journalistes à dénoncer la culpabilité des élus, surtout quand ils sont dans la majorité au pouvoir. C’est sans doute pour cette raison que beaucoup d’entre eux préfèrent suivre les réquisitions que les plaidoiries, j’ai pu le découvrir pendant mon procès.

Jugée comme une coupable sans mobile, n’ayant tiré aucun profit d’aucune sorte de ce qu’on me reproche, mon nom est maintenant utilisé pour jeter l’opprobre sur ma famille politique.

Si je comprends que ma condamnation m’oblige à rester en retrait des élections municipales, en tant que personne politique et jusqu’au procès en appel, cela ne signifie pas que j’ai abandonné les valeurs qui ont de tout temps guidé fermement mon engagement militant pour les idées socialistes.

J’ai été élue pour me consacrer aux habitants de ma circonscription, être à leur écoute, répondre à leurs problèmes. C’est ce que je continue à faire, sur le terrain. Leurs attentes et leurs besoins sont bien plus importants que les petites phrases et les anecdotes qui font le quotidien des chroniqueurs politiques. Garder le lien avec les citoyens et leurs préoccupations, défendre l’action de François Hollande et du gouvernement de gauche, c’est ce que je dois à tous ceux qui m’ont élue face à l’extrême droite.

C’est pour cette raison que je continuerai à défendre les valeurs du socialisme à l’Assemblée Nationale, en siégeant avec les députés non-inscrits à un groupe parlementaire, avec la même conviction que je le fais dans ma circonscription.


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La politique familiale en débat

Le président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone, s’est prononcé vendredi pour la suppression des allocations familiales aux familles les plus aisées, une position que je partage, mais qui provoque de nombreuses interrogations.
Il est vrai que le principe d’égalité est le fondement de notre République, et les arguments de ceux qui contestent cette mesure sont recevables. Néanmoins, une modulation de ces allocations en fonction des revenus me paraît compatible avec l’objectif de justice sociale qui doit guider l’action politique des socialistes.
D’autre part, 68 % des Français sont favorables à une réduction des allocations familiales pour les ménages gagnant plus de 5 000 ou 6 000 euros par mois. Mais le gouvernement pourrait plutôt décider d’abaisser le plafond du quotient familial, qui permet d’obtenir une réduction d’impôt en fonction du nombre d’enfants, ce qui aurait l’inconvénient d’augmenter la fiscalité.
Quoi qu’il en soit, réduire les 2 milliards d’euros de déficit de la branche famille est une nécessité pour rétablir nos comptes publics, et le premier ministre doit annoncer lundi quelles mesures seront prises pour atteindre cet objectif.
Les débats parlementaires qui accompagneront ces réformes permettront de clarifier ces options.