Le blog de Sylvie Andrieux

Députée des Bouches-du-Rhône


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Le vendredi de la douleur

Voilà que recommence l’horreur, périodiquement elle revient ensanglanter le monde, cette violence extrême qui prend des formes aussi diverses que ses victimes.
Horreur et tristesse, qu’éprouver d’autre devant ces victimes de la folie humaine dans ce qu’elle a de plus inquiétante.

Une personne est morte dans un attentat à Quentin-Fallavier en Isère. La victime a été décapitée et la tête a été retrouvée sur le grillage de son entreprise entourée de deux drapeaux avec des inscriptions religieuse. Le suspect, arrêté, était connu pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise.

Au Koweit, c’est dans une mosquée chiite, pendant la prière du vendredi, qu’un attentat a fait 25 victimes et des centaines de blessés. L’attentat perpétré par un kamikaze a été revendiqué par un groupe affilié à l’état islamique.

En Tunisie, au moins 37 personnes, dont un grand nombre de touristes étrangers, ont trouvé la mort sous les balles d’un homme, abattu au cours de l’attaque, qui a ouvert le feu sur la plage d’un hôtel 5 étoiles de la station balnéaire d’El-Kantaoui, en bordure de Sousse. Des dizaines de blessés sont à déplorer.
Point commun de ces trois drames, un fanatisme qui ressemble à de la démence, entretenu par une propagande efficace qui ne connait pas de frontières.

Ces tragédies laissent des familles endeuillées, des proches meurtris, des centaines de blessés…
Mes pensées attristées sont pour eux.


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Du Ramadan à l’Encyclique du Pape : la spiritualité au quotidien

Le Ramadan a commencé hier, et j’adresse mes meilleurs vœux de bonheur et de spiritualité à tous les musulmans. C’est l’occasion d’évoquer la religion sous un angle serein, pacifié, loin de tous les débats qui ont agité les intellectuels, et la France à leur suite, ces derniers mois. La foi, pourtant, ne se discute pas, elle se vit pleinement dans le recueillement et la paix.

La spiritualité est de plus en plus d’actualité, dans un monde toujours plus déchiré par les haines et les tensions. Alors que les croyants de toutes religions subissent les abus des extrémistes et fanatiques, et s’interrogent sur leur place dans le monde moderne, alors que la laïcité est plus que jamais un sujet de réflexion, il n’est pas inutile d’écouter le message du Pape François.
Dans son encyclique « Laudato si’ » (Loué sois-tu) publiée hier, le guide des catholiques s’adresse à « chaque personne qui habite cette planète » et lance un appel pour la prise en compte de la dégradation de notre environnement. L’univers spirituel et religieux n’est pas coupé des réalités de notre monde.

Ce texte exemplaire ne fait pas que constater que « Le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l’un des principaux défis actuels pour l’humanité » , il en analyse les causes, liées à notre mode de vie.

« il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale » précise le Pape, en expliquant qu’« une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres ».  C’est tout notre modèle économique qui est remis en compte : « On prétend légitimer ainsi le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser, parce que la planète ne pourrait même pas contenir les déchets d’une telle consommation » (…) «  nous avons impérieusement besoin que la politique et l’économie, en dialogue, se mettent résolument au service de la vie, spécialement de la vie humaine ».

Le pape François souligne aussi l’importance du défi éducatif qui ne doit pas seulement créer une « citoyenneté écologique », mais doit aussi cultiver « de solides vertus », condition du « don de soi dans un engagement écologique », et propose des solutions pour que l’humanité, enfin solidaire, dépasse ces problèmes et ses différences : « J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète », écrit le pape dans son introduction.
C’est aussi à un combat contre nous même que nous devons nous préparer, et notre engagement individuel doit être total, « nous ne pouvons pas penser que les projets politiques et la force de la loi seront suffisants pour que soient évités les comportements qui affectent l’environnement, car, lorsque la culture se corrompt et qu’on ne reconnaît plus aucune vérité objective ni de principes universellement valables, les lois sont comprises uniquement comme des impositions arbitraires et comme des obstacles à contourner. »

Le Pape François délivre un message universel, destiné à chaque humain, dans le respect de sa singularité, quelle que soit sa croyance, parce que l’humanité toute entière est en danger si elle ne prend pas conscience qu’elle doit pleinement orienter son avenir sur une voie vertueuse et respectueuse de l’environnement qui l’héberge. La lecture de cette encyclique semble parfaite pour introduire la conférence sur le climat de Paris, Cop21, cet hiver, et en donner l’orientation.


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La lutte contre les discriminations se renforce

Je tiens à soutenir deux initiatives parlementaires qui ont fait avancer hier la lutte contre les discriminations qui fragilisent notre idéal républicain.

La première émane du député Dominique Raimbourg, et je le félicite pour cette proposition de loi qui abroge enfin les dispositions de la loi de 1969 qui faisaient obligation aux gens du voyage de détenir un livret de circulation. La reconnaissance du droit de libre circulation de nos compatriotes nomades affirme le droit à la différence de tout citoyen.
La proposition de loi renforce les pouvoirs du préfet en matière de construction d’aires d’accueil, tout en accompagnant ceux qui souhaitent se sédentariser (avec le développement de « terrains familiaux locatifs »). Nous ne devons pas oublier que l’Europe est une terre de migration, et que les peuples d’Europe se sont toujours déplacés. Accepter et accompagner ceux qui gardent ce mode de vie est aussi une manière humaniste de comprendre et de se souvenir de l’histoire de notre continent. Mais en retour, si le nomade est un citoyen à part entière, il a aussi des devoirs, et la proposition de loi renforce les moyens administratifs à l’encontre des occupations illicites.
Une bonne nouvelle pour les nomades, une population minoritaire qu’il est facile de prendre comme bouc émissaire, le souvenir du camp de Saliers, en Camargue, où furent déportés les gens du voyage dont l’Etat Français de Vichy voulait se débarrasser, doit nous le rappeler.

L’autre initiative que je veux saluer, c’est celle de Razzy Hammadi, rapporteur du texte de proposition de loi sur l’action de groupe contre les discriminations. Cette procédure, dite de « recours collectif » et inspirée du « class action » des Etats-Unis existe déjà en France dans le secteur de la consommation, depuis la loi Hamon, et permet à des personnes s’estimant lésées de se rassembler pour mener une action en justice et demander réparation.
Par exemple des femmes moins bien payées que les hommes au sein d’une même entreprise pourront se rassembler et mener une action de groupe commune. Concrètement, la ou les personnes s’estimant discriminées devront saisir un syndicat ou une association créée depuis au moins trois ans qui pourra agir en justice. La procédure pourra viser des entreprises mais aussi le secteur public.

Le député de Seine-Saint-Denis a travaillé deux ans sur cette proposition de loi en lien avec le cabinet de Christiane Taubira et les associations concernées. Près d’une victime sur deux n’engage aucune action du fait de la complexité, des coûts et surtout de son isolement, souligne Razzy Hammadi, justifiant ainsi le réel intérêt de sa proposition législative.

La majorité de gauche fait avancer le progrès social, malgré la critique et les circonstances difficiles, et ces deux propositions vont dans le bon sens, comment ne pas les soutenir ?


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L’amitié franco-espagnole célébrée au Palais Bourbon par Felipe VI

L’Assemblée Nationale a vécu un moment assez rare, celui où un monarque vient s’exprimer devant la représentation du peuple de France, dans un Palais qui porte son nom.

La visite du roi d’Espagne Felipe VI fait écho à celle de son père, Juan Carlos, qui lui aussi avait prononcé un discours au Palais Bourbon en 1993.

La France et l’Espagne ont des destins liés depuis toujours. C’est ce qu’a voulu rappeler le souverain espagnol en évoquant le partenariat d’exception qui lie nos deux nations.

Ces paroles prononcées devant le Premier ministre Manuel Valls et la maire de Paris Anne Hidalgo (exceptionnellement invitée dans l’hémicycle) était l’expression d’une réalité plus vivante que jamais. Son discours, prononcé dans un Français parfaitement maitrisé, était lourd de sens. Il nous a rappelé nos valeurs et nos luttes communes ; lutte contre le terrorisme, mais aussi partage d’un idéal démocratique symbolisé par notre devise nationale : « Nous voulons une France, pour nous rappeler que l’égalité, la fraternité et la liberté ne sont pas une évidence, mais que nous devons lutter chaque jour pour les préserver et que jamais nous ne devons les considérer comme acquises. »

Le Roi d’Espagne a rappelé, d’une certaine manière, que l’amitié franco-espagnole symbolisait cette autre Europe du Sud, tournée vers la mer et l’océan, ainsi que son poids dans l’Union Européenne. Le discours chaleureux de Felipe VI, véritable déclaration d’amour à notre pays et à ce qu’il représente dans le monde, a été a plusieurs reprise applaudi, comme si ces paroles nous redonnaient la confiance qui nous manque parfois face aux difficultés que nous affrontons.

En concluant son allocution par une citation d’Antoine de Saint-Exupéry — « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction »  — Felipe VI a reçu une « standing ovation » de la part de la représentation nationale, qui a vibré d’une émotion sincère devant ces paroles émouvantes à la gloire de notre pays.