L’Assemblée Nationale a vécu un moment assez rare, celui où un monarque vient s’exprimer devant la représentation du peuple de France, dans un Palais qui porte son nom.
La visite du roi d’Espagne Felipe VI fait écho à celle de son père, Juan Carlos, qui lui aussi avait prononcé un discours au Palais Bourbon en 1993.
La France et l’Espagne ont des destins liés depuis toujours. C’est ce qu’a voulu rappeler le souverain espagnol en évoquant le partenariat d’exception qui lie nos deux nations.
Ces paroles prononcées devant le Premier ministre Manuel Valls et la maire de Paris Anne Hidalgo (exceptionnellement invitée dans l’hémicycle) était l’expression d’une réalité plus vivante que jamais. Son discours, prononcé dans un Français parfaitement maitrisé, était lourd de sens. Il nous a rappelé nos valeurs et nos luttes communes ; lutte contre le terrorisme, mais aussi partage d’un idéal démocratique symbolisé par notre devise nationale : « Nous voulons une France, pour nous rappeler que l’égalité, la fraternité et la liberté ne sont pas une évidence, mais que nous devons lutter chaque jour pour les préserver et que jamais nous ne devons les considérer comme acquises. »
Le Roi d’Espagne a rappelé, d’une certaine manière, que l’amitié franco-espagnole symbolisait cette autre Europe du Sud, tournée vers la mer et l’océan, ainsi que son poids dans l’Union Européenne. Le discours chaleureux de Felipe VI, véritable déclaration d’amour à notre pays et à ce qu’il représente dans le monde, a été a plusieurs reprise applaudi, comme si ces paroles nous redonnaient la confiance qui nous manque parfois face aux difficultés que nous affrontons.
En concluant son allocution par une citation d’Antoine de Saint-Exupéry — « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction » — Felipe VI a reçu une « standing ovation » de la part de la représentation nationale, qui a vibré d’une émotion sincère devant ces paroles émouvantes à la gloire de notre pays.