Nous avons voté mercredi dernier le premier projet de loi de l’année, « le contrat de génération ».
Cette mesure qui a été soutenue par l’ensemble des députés de gauche résulte d’un accord unanime des partenaire sociaux, ce qui est déjà un succès.
Notre objectif est ambitieux, mais c’est un espoir de voir enfin cesser cette augmentation du chômage qui paralyse notre économie et nos comptes publics. Ce dispositif d’aide publique aux entreprises doit en effet faciliter l’embauche en CDI des jeunes de moins de 26 ans (30 ans en cas de handicap) et le maintien de l’activité des salariés de plus de 57 ans. C’est un demi million d’embauches qui sont ainsi espérées pendant la durée du quinquennat. Additionnés aux 150 000 emplois d’avenir dans les structures publiques prévus pour les deux ans à venir, nous espérons mettre un terme au chômage qui touche principalement les jeunes (un quart ne trouve pas d’emploi).
Pour les entreprises de moins de 300 salariés, le texte prévoit un allègement des charges de 4 000 euros par an pendant trois ans, moitié pour les jeunes et moitié pour les seniors. Les entreprises de 300 salariés et plus négocieront des engagements portant sur l’embauche de jeunes et l’emploi de seniors sous peine d’être soumises à une pénalité. Pour les entreprises de 50 à moins de 300 salariés, l’aide sera conditionnée à la recherche d’un accord collectif.
Cette promesse du candidat Hollande (n° 33) est donc tenue et c’est une des plus importantes, compte tenu de l’effroyable conjoncture économique que nous subissons. Plus que la création d’emploi, cette loi va permettre de faciliter l’insertion durable des jeunes dans l’emploi, en assurant la transmission des savoirs et des compétences que détiennent les salariés les plus expérimentés, tout en préservant leur place dans l’entreprise.
Le mois prochain, les sénateurs devront valider le texte, et nous espérons que la gauche saura s’unir cette fois-ci pour que le texte soit adopté avant la fin du mois de mars.
Cette loi fondamentale peut nous permettre de sortir d’une spirale anxiogène qui pénalise tout notre circuit économique : le chômage nuit à la consommation, ce qui empêche la rentabilité de nos entreprises, qui ne créent pas d’emplois ou en perdent.
Au forum économique de Davos, la semaine dernière, la zone euro ne semblait plus être considérée comme un malade incurable. Une amélioration semble se profiler, et Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, a noté lui aussi « une situation considérablement plus favorable qu’elle ne l’était l’an dernier ». L’économiste Nouriel Roubini, un des rares à avoir prévu la crise financière de 2007, a reconnu que « les choses étaient moins pires que l’année dernière ».
Les dispositions que nous votons à l’Assemblée Nationale peuvent anticiper ce frémissement de reprise qui semble souffler sur l’Europe. Elles permettent à la France et ses entreprises de se relever en allégeant le coût du travail, si cela est conditionné à un engagement de solidarité de nos entreprises envers les travailleurs les plus jeunes comme les plus expérimentés.
Ce combat pour l’emploi des jeunes, Vincent Peillon le mène aussi sur le front de l’éducation, pour former convenablement notre jeunesse qui n’aspire qu’à intégrer le mode du travail. En conjuguant toutes ces mesures, nous agissons sur tous les fronts du combat pour l’emploi.