Le phénomène n’est pas nouveau, et les premiers « boat-people », ces migrants désespérés qui fuyaient la guerre du Vietnam, ont déjà émus l’opinion il y a une quarantaine d’années, pourtant bien loin de l’Europe.
Le drame des migrants se joue à nos portes maintenant, et aux 800 migrants disparus en mer suite à un naufrage dimanche, selon le dernier bilan du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés, il faut s’attendre à rajouter les victimes d’un bateau en difficulté transportant 300 passagers quelque part en Méditerranée au large de la Libye, ainsi qu’une autre embarcation, transportant 100 à 150 personnes, qui a aussi appelé au secours.
Plus de 1750 migrants ont péri en Méditerranée depuis le début de l’année, soit plus de 30 fois plus que durant la même période de 2014.
Un bilan terrible qui me bouleverse. Des femmes, des enfants, des innocents victimes de ceux qui s’enrichissent sur leur détresse.
Le Pape François avait pourtant alerté du danger lors de sa visite à Lampedusa le 8 juillet 2013, mais les prières sont sans effet face à la réalité implacable. Je ne peux m’empêcher de penser que notre responsabilité, en tant que nation européenne, est pleinement engagée dans ces drames : ne sommes-nous pas intervenus militairement au Sahel et en Libye, participant ainsi à déstabiliser des populations dont l’exil payé au prix fort est la seule solution face à la guerre et à la ruine ?
« Nous n’avons plus d’alibi », a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, hier, alors que la Commission européenne s’est saisie de la question en urgence et va se réunir en sommet extraordinaire, dès jeudi.
Je soutiendrai toutes les mesures permettant de faire cesser ces drames insupportables.