Le blog de Sylvie Andrieux

Députée des Bouches-du-Rhône


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Trois millions d’enfants ne partent pas en vacances

Le député socialiste de Loire-Atlantique Michel Menard, rapporteur de la mission d’information portant sur l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs, dresse un constat sans appel : Les enfants partent moins loin, moins longtemps et moins souvent.

Selon ce rapport, c’est 3 millions d’enfants qui ne partent jamais en vacances. C’est bien entendu les plus défavorisés de nos concitoyens qui sont les premiers a supprimer un budget vacance devenu de plus en plus coûteux.

La proposition faite par la Ligue de l’Enseignement et qui vise à rétablir une taxe sur l’hôtellerie de luxe peut être une réponse, selon Michel Ménard. En effet, cette taxe alimenterait un fonds national d’aide au départ en vacances collectives de mineurs, qui permettrait, en redistribuant des moyens aux «colos» associatives, d’en faire un secteur phare de l’économie sociale et solidaire. La colonie de vacance, en permettant aux enfants de sortir de leur quartier et de leur ville, est aussi une occasion d’élargir la mixité sociale, de découvrir les terroirs qui font la France.

à Marseille, sur le 7e secteur, la mairie gère 17 centres aérés qui accueillent chaque été 1800 enfants. Ils sont pourtant bien insuffisants pour répondre à la demande toujours croissante de ces enfants qui ne peuvent pas partir : les listes d’attente se remplissent, comme les refus, faute de place. Les moyens consacrés à ces centres restent stables alors que la demande augmente d’année en année, au rythme de la crise qui se fait de plus en plus sentir. Et la qualité d’accueil de ces enfants privés de voyage ne suit pas. Nos piscines, comme nos équipements sportifs se dégradent depuis que la mairie centrale a transféré les bâtiments à la mairie de secteur, sans les moyens humains et matériels pour assurer le gardiennage et la maintenance.

Il est grand temps de mettre en place, au niveau national comme au niveau local,, une politique ambitieuse d’éducation populaire pour la jeunesse assurant le relais, pendant les temps de vacances, de la refondation de l’école voulue par le Gouvernement.


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La France de demain

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La semaine dernière, le Premier ministre a dévoilé son plan « Investir pour la France » qui doit dessiner le visage économique de la France de demain, à l’horizon 2025.

Un effort de plus de 5 milliards par an sera consacré à la modernisation et au développement des infrastructures et services de transports, dont le renouvellement intégral des trains Intercités, par exemple.
La terrible actualité illustre de la façon la plus tragique la nécessité de cet investissement. Comment ne pas penser que ces mesures auraient pu être mises en œuvre par les gouvernement précédents, que la sécurité en aurait ainsi été renforcée ? Je ne peux donc que saluer ce choix stratégique et indispensable du Premier ministre pour l’amélioration des transports.

D’autre part, un nouveau programme d’investissements d’avenir (PIA 2), doté de 12 milliards d’euros, dont la moitié concerneront directement ou indirectement la transition énergétique ; plus de 3,5 milliards seront consacrés aux universités ; les autres priorités concernent l’industrie de demain, le numérique, la santé, l’excellence technologique.
Un effort d’investissement de 4,5 milliards d’euros par an pour la modernisation des hôpitaux sur tous les territoires sera entrepris,
l’Internet à très haut débit sera généralisé sur tout le territoire et un nouveau programme de renouvellement urbain sera mis en place. C’est un effort sans précédent en faveur de la transition écologique et du désenclavement des territoires qui préfigure ainsi une France tournée vers l’avenir et la modernité.

« L’investissement public est une nécessité ; il doit aussi être une discipline.
Il doit être ciblé, réfléchi, rigoureux : en un mot efficace » a déclaré Jean-Marc Ayrault. Ces mesures vont dans le bon sens et peu à peu notre pays émergera du marasme où de mauvaises politiques trop longtemps mises en œuvre l’on plongé.

Les efforts de chacun sont nécessaires pour cela, et je sais que les plus démunis en payent le prix fort. L’action des socialistes doit rendre plus équitable cette contribution de tous à l’effort collectif.


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Laïcité et liberté de conscience

C’est aujourd’hui le début du Ramadan, ce mois sacré des musulmans, auxquels j’adresse mes meilleurs vœux pour cette fête religieuse de premier plan dans l’islam.

Hélas, les principes de la laïcité sont parfois bien mal compris. La liberté de conscience qui caractérise notre république permet de croire ou de ne pas croire, de choisir de pratiquer librement la religion de son choix. Récemment, des élus très à droite se sont offusqués de publicités dont le slogan d’appel portait sur le Ramadan. Pourtant, ceux-ci feraient-ils les mêmes commentaires concernant Noël ou Pâques, qui sont aussi des fêtes religieuses dont le commerce ne se prive pas de faire mention, celles-ci étant aussi l’occasion de repas traditionnels et d’achats spécifiques.

Faudrait-il donc interdire toute mention de ces festivités au nom de la laïcité ? Ou bien ces élus font-ils une différence de traitement entre les religions ?
Ce serait-là un grave manquement au principe de laïcité qui ne doit avantager aucune religion par rapport aux autres.

L’islam est la deuxième religion de France, et les musulmans de France sont des citoyens à part entière, n’en déplaisent à ceux qui cherchent des boucs émissaires pour favoriser leur carrière politique.

Je souhaite donc un joyeux Ramadan a tous les musulmans, pour cette fête spirituelle et conviviale, et j’encourage les non-musulmans qui en ont l’occasion de partager un f’tour, pour la rupture du jeûne, comme je l’ai déjà fait malgré mes convictions catholiques. Les occasions de réunir les différentes communautés sont assez rares, et elles valent bien mieux que les efforts que font ceux qui cherchent à diviser notre nation, en opposant les uns aux autres.


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Le débat politique en question

La démission de la ministre de l’écologie, Delphine Batho, provoque à juste titre de nombreuses réactions politiques. Il est vrai que la méthode employée peut surprendre : annoncée sur Twitter pendant que la ministre s’exprimait dans l’hémicycle, la convocation à l’Hôtel de Matignon pouvait être qualifiée d’inélégante. Mais ce que révèle cette démission est plus profond qu’une défaillance protocolaire.

Si Delphine Batho a été démissionnée, c’est qu’elle a défendu le budget de son ministère de l’écologie, en baisse de 7 %, une des principales baisses du projet budgétaire pour 2014.
On est alors en droit de s’interroger, l’écologie semblant désormais une « variable d’ajustement » d’un budget de rigueur. La transition écologique serait pourtant, selon les études du CNRS, un réservoir de 600 000 emplois potentiels… la discussion paraît donc légitime concernant ce ministère porteur d’avenir. Bien entendu, le sérieux budgétaire reste une priorité, mais l’austérité que nous imposent les règles européennes n’a pas de sens si la réduction des dépenses publiques, à tout prix, n’a comme résultat que la récession économique. L’exemple de nos voisins méditerranéens nous le rappelle chaque jour.

Le débat politique, riche dans la tradition socialiste, avec ses divergences et ses oppositions, avec ses synthèses et ses compromis, semble victime aujourd’hui de la constitution et de son présidentialisme. Au delà de ce remaniement d’actualité, les élus socialistes et leurs alliés électoraux ont-ils encore la possibilité d’apporter leur contribution au débat politique, peuvent-ils encore être force de proposition ou la pensée politique doit-elle être unique et monocorde ?

Un autre débat est justement lancé sur la question fiscale par l’aile gauche du PS, alimenté par les représentants des mouvements Un Monde d’avance, Maintenant la gauche, La Gauche durable et La Gauche populaire. Quatre points y sont mis en avant :
• La progressivité de la CSG
• La modération des hausses de TVA
• Se diriger vers l’individualisation de l’impôt en unifiant la CSG et l’impôt sur le revenu
• Pour une fiscalité écologique populaire et efficace.

L’engagement de François Hollande de rendre convergents la CSG et l’impôt sur le revenu est un engagement majeur, qu’il faut lancer sans attendre, déclarait hier la sénatrice Marie-Noelle Lienemann :

« Il y a une urgence de pouvoir d’achat chez les Français. La proposition que nous faisons de rendre la CSG progressive redonne du pouvoir d’achat à la moitié des salariés, en faisant évidemment contribuer davantage les revenus et les salaires élevés. Cette œuvre de justice fiscale a une efficacité économique puisqu’elle permet de donner du pouvoir d’achat, attendu par les Français mais aussi par notre économie : plus les catégories sont populaires, plus elles consomment des produits ou des services fabriqués en France. (…) Nous avons des chances d’être entendus : il y a une centaine de parlementaires qui nous suit, et les signes politiques de la période sont que les couches populaires sont en attente, voire en désarroi par rapport aux politiques de gauche. Et là c’est une façon d’y répondre qui est responsable économiquement voire positive : quand on donne du pouvoir d’achat aux catégories populaires, c’est l’économie réelle, la croissance et l’emploi qui en sont bénéficiaires. »

Il serait souhaitable que le président de la République et son gouvernement soient à l’écoute de ces propositions concrètes, et que les parlementaires puissent participer de façon constructive à la mise en place d’une politique de redressement de notre pays guidée par la justice et l’équité, où l’impôt serait enfin un authentique outil de redistribution.