Le blog de Sylvie Andrieux

Députée des Bouches-du-Rhône


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Le génocide des Arméniens ne doit jamais être oublié

« le génocide tue deux fois, la seconde par le silence » a dit Elie Wiesel.

En rompant le silence sur un drame de l’histoire turque, le premier ministre turc, Recep Tayyp Erdogan, a présenté les condoléances de la Turquie aux « petits-fils des Arméniens tués en 1915 ».

Si on peut déplorer que le premier ministre turc n’ait pas donné à cette terrible épuration ethnique son caractère de génocide, il faut reconnaitre que c’est une étape vers la reconnaissance de la responsabilité de la Turquie dans ce massacre qui a fait plus d’un million et demi de victimes, alors que jusque là, la négation de ce crime était le discours officiel. Je partage sur ce point la position de mon suppléant parlementaire, mon ami Garo Hovsépian, qui était présent à l’Hôtel du département des Bouches-du-Rhône pour commémorer les 99 ans du génocide Arménien, et pour qui ce changement de position est un événement historique.

Au delà d’une timide déclaration du premier ministre Erdogan, la présence en Turquie d’une exposition sur les rescapés du génocide montre l’évolution des mentalités turques, la lente acceptation d’un passé infamant que le silence ne peut absoudre. Cette exposition organisée à l’initiative de l’association Aram (coordonnée par le Marseillais d’origine arménienne Christian Artin) ouvre la voie à un nouveau dialogue entre les communautés. Un premier pas vers l’apaisement sur le long chemin de la réconciliation.


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Hommage aux otages Français

La libération de Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, qui étaient otages en Syrie n’aura provoqué qu’une joie de courte durée. La mort de Gilberto Rodrigues Leal, détenu au Sahel, nous rappelle la cruauté des fanatiques et cette lâcheté de ceux qui se prétendent des « combattants » alors qu’ils tuent des civils sans défense. Comment ne pas penser au désarroi des familles et des proches devant ce drame horrible ? Je leur souhaite de trouver le courage pour affronter cette épreuve, et leur adresse mes condoléances.

Il reste un otage français détenu dans le monde, Serge Lazarevic, enlevé en novembre 2011 au Mali.  Ne l’oublions pas, en ce jour de larmes, larmes de joie pour ceux qui retrouvent leur proches, larmes de détresse pour ceux qui l’ont perdu.


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Face au réel, l’idéal doit-il périr ?

Voter la confiance au gouvernement, c’est préserver la stabilité politique nécessaire à notre redressement. Une crise de régime rajouterait encore des problèmes à une situation déjà difficile. Faut-il pour autant être aveugle, et ne pas voir les renoncements, les injustices, d’un plan de rigueur qui cache son nom ?

J’ai voté la confiance au gouvernement, sans illusion, pour cette raison. La droite aurait fait bien pire, socialement, et sa pilule aurait été encore plus amère, je n’en doute pas.

Cependant, le désarroi des Français est réel, je le constate chaque jour. Les premiers mois du quinquennat n’ont pas été compris et le choix des mesures “sociétales” a détourné du président une bonne part de ses électeurs et semé une division inutile dans la population.

Aujourd’hui, les socialistes eux-mêmes sont divisés face aux mesures d’urgence présentées par le premier ministre. Comment ne pas les comprendre ?
Quel message proposons-nous aux Français, alors que la maîtrise de nos déficits est menée au pas de course pour se conformer au dogme européen de la règle d’or ? L’impuissance de notre pays à négocier un rythme qui lui convient pour assainir ses comptes publics, face à une Europe de plus en plus éloignée des populations qui la composent, ne peut que détourner un peu plus les électeurs d’un idéal européen qu’ils ne comprennent plus.

Comme beaucoup de mes collègues députés, je considère que le gel du salaire des fonctionnaire est injuste. Les économies programmées sur les budgets de protection sociale m’inquiètent, bien que je sois d’accord pour combattre le gaspillage et les dépenses inutiles. Encore une fois, j’appelle le gouvernement à plus de dialogue avec la représentation nationale, toutes les voies n’ont sans doute pas été explorées, et une stratégie plus conforme aux attentes des français doit être étudiée.

Le débat parlementaire pourrait tenter d’apporter des solutions différentes pour un résultat similaire, n’est-ce pas l’esprit même de notre République ?

« Le courage c’est d’aller à l’idéal et comprendre le réel », disait Jaurès en 1892. Notre gouvernement a bien compris le réel, mais n’a-t-il pas oublié l’idéal ?


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L’amélioration de la condition féminine progresse

Toutes les avancées sociales ne sont pas gelées, ou en recul : la condition féminine poursuit son amélioration, pas après pas.

Aujourd’hui, Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des Femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, (accompagnée de Anne Hidalgo, première femme Maire de Paris, Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, Joëlle Miquet, vice-Première ministre belge, et de la secrétaire d’Etat parlementaire allemande Caren Marks), a décidé de célébrer le soixante dixième anniversaire du droit de vote des femmes.

Ce droit fondamental, qui marque la citoyenneté, semble aujourd’hui si naturel que beaucoup n’envisagent même plus de l’utiliser… Cet acquis essentiel a pourtant été au cœur des luttes féministes, depuis la “Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne” d’Olympe de Gouge en 1791 en passant par les suffragettes Britanniques.

Le premier pays à accorder ce droit aux femmes fut la Nouvelle-Zélande (1893), suivi par l’Australie (1902), la Finlande (1906), les États-Unis (1919). En France, les femmes n’eurent ce droit que le 21 avril 1944, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le droit de vote comprend le droit à l’éligibilité, et les dernières élections municipales ont permis à plus de 100.000 femmes élues de siéger au sein des Conseils municipaux.

Pour faire avancer encore la condition féminine, Najat Vallaud-Belkacem propose une « plateforme pour une Europe des Droits des femmes » et une charte, appelant  l’Union européenne à “redoubler d’efforts pour être à la hauteur de ses ambitions et redevenir le continent de référence pour la promotion de l’égalité ».

Au gouvernement, cet engagement pour l’amélioration de la condition féminine concerne tous les ministères, et c’est pour celui de la défense que Jean-Yves Le Drian a déposé une proposition de loi pour lutter contre contre le harcèlement, les violences et les discriminations dans l’armée. L’armée française est devenue une des plus féminisées du monde, avec un taux de 15 % (60 000 femmes), là où les armées britannique et allemande atteignent seulement 10 %.

Le ministre a présenté son plan d’action en 10 mesures concrètes déclinées en quatre volets : accompagnement, prévention, transparence et sanction. Trois mesures emblématiques sont à retenir : l’inscription du harcèlement au code de la défense, la mise en place d’une cellule d’accompagnement Thémis qui accueillera et traitera les signalements, ainsi que la production de statistiques.  « Les cas de harcèlements, de discriminations et de violences faites aux femmes de la défense, quelque soit leur nombre, constituent un défi douloureux pour nous tous dans la formidable avancée de l’égalité professionnelle au sein du ministère (…) nos armées, qui peuvent à juste titre s’enorgueillir d’être exemplaires dans de nombreux domaines, ont vocation à l’être aussi dans celui là », a conclu Jean-Yves Le Drian.

La parité, malgré ces efforts constants, est encore loin d’être la règle.
Je félicite donc particukièrement Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne, première femme nommée au poste de rapporteur général de la commission des finances de l’Assemblée Nationale.

J’en profite aussi pour adresser mes meilleurs sentiments à ma collègue Marseillaise Samia Ghali, qui rejoint l’équipe du nouveau premier secrétaire, J.C. Cambadélis, en charge du logement, de la ville et des quartiers populaires. La rue de Solférino recrute une femme d’exception, et je ne peux que m’en réjouir.


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La nouvelle page du quinquennat.

Après un silence volontaire depuis un mois, m’étant engagée à ne pas intervenir dans la campagne municipale, mon travail parlementaire reprend avec un nouveau gouvernement.

La sévère déroute du PS en France et à Marseille imposait une réaction rapide au président de la République qui a remanié sans attendre.

L’action du gouvernement Valls, resserré, combatif et pugnace, a été présenté tout à l’heure aux députés. Les principes exposés, l’énergie et le volontarisme de Manuel Valls, m’ont fait voter la confiance au gouvernement, comme la large majorité parlementaire, pour mettre en œuvre ce nouvel élan pour le redressement du pays.
De ce discours de politique générale, je veux retenir quelques points clés.

La voix sociale démocrate du pacte de responsabilité est confirmée : le taux des impôts sur les sociétés sera abaissé, le coût du travail va baisser, en premier lieu pour les petits salaires, mais aussi, dans une moindre mesure, pour les emplois jusqu’à 3,5 fois le Smic et les artisans et indépendants. Si le chemin du plein emploi et de la compétitivité doit passer par cette concession aux revendications premières des organisations patronales, passons en par là et espérons que la contrepartie sera rendue par les entrepreneurs.
Je ne peux qu’applaudir à la baisse des impôts pour les ménages les plus modestes, 5 milliards de baisses jusqu’en 2017. Soutenir la demande et dynamiser l’offre me semble le meilleur moyen de nous sortir de l’ornière économique, nous en prenons le chemin.

La réforme territoriale, promise par tous les gouvernements depuis le rapport Attali de 2007, est de nouveau d’actualité. Le nombre des Régions devrait être divisé par deux d’ici la fin du quinquennat, la concertation sur la fin des Conseils Généraux enclenchée. Si la stratégie du président de la République est de financer ces ambitieuses réformes par la recherche d’économies structurelles, la nouvelle décentralisation semble une bonne voie.

Il n’y a pas de changement de cap dans cette recherche d’équilibre des comptes publics, mais des moyens plus puissants mis en œuvre. le premier ministre a annoncé un « changement de rythme pour éviter tout recours à l’impôt », avec comme objectif 50 milliards d’économies en 2017. Manuel Valls s’est engagé a rétablir nos finances sans casser notre modèle social, ni nos services publics. La continuité marquera aussi l’évolution du premier d’entre eux, l’éducation, avec une réforme des rythmes scolaire maintenue mais assouplie.

La transition écologique sera-t-elle le levier de croissance qui manque à notre pays ? C’est en tout cas sur cette filière que portera en priorité l’attention du gouvernement. L’écologie n’est pas un parti politique mais peut s’affirmer comme une volonté politique : une loi sera présenté dans ce sens avant l’été. J’espère qu’à la vertu environnementale s’ajoutera l”innovation et la création d’emplois ; notre pays a trop d’atouts pour ne pas renouer avec la prospérité.

Enfin, j’ai été sensible à cette vision réaliste de la dimension européenne qu’a exprimée le Premier ministre : “les efforts que nous faisons sur la réduction de nos déficits, sur nos réformes structurelles, sur la compétitivité des entreprises, sur le coût du travail, ne doivent pas être balayés par un niveau trop élevé de l’euro (…) Ce qui est essentiel, c’est de remettre l’Union Européenne sur le chemin de la croissance au travers de politiques de grands investissements, des politiques pour l’emploi, notamment tournées vers la jeunesse. Sinon, tous les efforts de réduction des déficits seront vains.”.

Au delà des engagements, très ambitieux, de ce discours de politique générale, j’ai aussi accordé ma confiance aux principes humanistes énoncés par Manuel Valls. Son engagement de dire la vérité, fidèle aux principes de Pierre Mendès-France, son attachement à la République et à la France, son refus des extrêmes :
“Nous assistons également à une montée du racisme, de l’antisémitisme, de l’intolérance. Et les paroles, les actes anti-juifs, anti-musulmans, anti-chrétiens, homophobes, doivent être combattus avec une même fermeté”.