Le blog de Sylvie Andrieux

Députée des Bouches-du-Rhône


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L’avenir de Marseille passe par la métropole

La visite du Premier Ministre a Marseille, hier, est porteuse d’espoir.
Manuel Valls était accompagné de neuf ministres, dont entre autres Najat Vallaud-Belkacem (éducation), Emmanuel Macron (économie), Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Sylvia Pinel (logement). Ils ont tenu un comité interministériel à la préfecture avant de signer, à l’Hôtel de Région, le nouveau contrat de plan État-Région.
Dans la continuité de l’action de son prédécesseur, Manuel Valls a manifesté sa volonté de voir aboutir le projet de Métropole Aix-Marseille-Provence – que j’ai toujours soutenu – le 1er janvier 2016 avec un surcroît de dotation publique de 50 millions d’euros.

Cette mesure essentielle pour l’avenir de toute la Provence et de ses habitants ne pouvait aboutir sans une forte volonté de l’Etat, et je remercie le Premier Ministre pour sa détermination sur le sujet. Bien conscient des difficultés qu’affronte la ville, avec son insécurité, son chômage élevé, le risque de fragmentation du territoire, il a souligné la nécessité de prendre chaque sujet « à bras-le-corps pour que la deuxième ville de France ait toutes les chances de son côté ».
Il serait tout à fait opportun que la volonté d’action concrète et rapide du gouvernement rencontre celle des municipalités concernées, et que les postures partisanes s’effacent devant l’intérêt général ; c’est le souhait de Manuel Valls et l’intérêt de tous les Marseillais et Provençaux, qu’elles que soient leur convictions.
« L’Etat veut aider Marseille », a indiqué Manuel Valls, précisant que « le système de transport ne répond pas aux besoins de la population ».
C’est près de 600 millions d’investissements pour les cinq ans à venir qui complèteront l’effort des collectivités locales pour des projets prioritaires concernant les questions de mobilité. L’Etat participera ainsi aux études d’extension du tramway vers le lycée Saint-Exupéry et, plus tard, l’hôpital Nord, qui va bénéficier d’un million d’euros pour améliorer sa sécurité. Je remercie au passage Samia Ghali pour son investissement personnel sur cette question majeure, alors que pour nos cités des quartiers Nord sont toujours trop refermées sur elles-mêmes.
Le gouvernement veut apporter des réponses rapides et pragmatiques, qui passent par l’aménagement des voies dédiées au bus sur les voies rapides ou l’engagement immédiat de travaux d’infrastructures routières comme les déviations de Martigues Port-de-Bouc ou de Miramas. L’État et les co-financeurs de la L2 ont réservé 85 M€ pour réaliser les opérations d’aménagement de l’espace urbain autour de la future rocade, destinées en particulier à la reconfiguration du marché d’intérêt national et à la requalification des abords de Sainte Marthe, Picon, Font-Vert et Busserine. La L2 ouvrira de nouvelles possibilités pour requalifier l’espace urbain et contribuer au développement des réseaux de transports collectifs.
Plus de la moitié du réseau ferroviaire TER de la métropole sera concernée par des améliorations, avec en particulier la modernisation de la ligne Aix-Marseille et le développement de la gare Saint-Charles avec son extension souterraine.
Près de la moitié de cet investissement global sera consacré au Grand Port Maritime de Marseille, pour développer son trafic, son dynamisme économique et les emplois qu’il crée. Le Premier Ministre a aussi évoqué la situation dramatique de la SNCM, évoquant une solution de sortie de crise « à portée de main », tout en assurant que la priorité du gouvernement était de préserver la continuité d’une desserte de la Corse et un maximum d’emplois.

L’Etat, a souligné Manuel Valls, a tenu les engagements pris lors de la signature du Pacte de sécurité et de cohésion sociale pour Marseille, il y a moins de deux ans. renforcement de l’Éducation nationale, des services de l’emploi et des effectifs de police (les statistiques globales de la délinquance affichent un recul depuis 2012) ; soutien aux associations de proximité ; investissements pour la construction et la réhabilitation de logements ; accès au sport et à la culture…
Dans la continuité du pacte de novembre 2013, la construction de cette nouvelle métropole doit être au service du bien-être de tous, avec un triple enjeu : améliorer la qualité de vie des habitants, assurer leur sécurité, leur cohésion, répondre aux urgences sociales ; respecter la force de tous les territoires et la diversité de leurs identités ; renforcer l’attractivité d’Aix-Marseille-Provence.

La mobilisation pour la cohésion sociale doit lutter en priorité contre les inégalités qui fragilisent le pacte républicain. L’accès au sport et à la culture sera renforcé dans les quartiers sensibles, et Manuel Valls a également annoncé de nouvelles mesures dans le domaine de l’éducation : 12 nouvelles classes seront ainsi créées à la rentrée 2015 pour accueillir des élèves de moins de trois ans. La politique du secteur du logement, que ce soit en terme de rénovation ou de construction, sera elle aussi renforcée (les actions engagée par Euroméditerranée permettront de réaliser 14 000 logements sur 15 ans).

Le gouvernement a donc tracé les chemins pour préparer Marseille et ses alentours à affronter l’avenir sous les meilleurs augures, il faut s’en réjouir.


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Le message du Panthéon

pantheon

Aujourd’hui, alors que certaines valeurs de notre République semblent se diluer dans l’évolution toujours plus rapide de la société, le sacrifice et l’altruisme de certaines personnes d’exception sont là pour rappeler que la France s’est construite sur une continuité de principes fondateurs.

Le Panthéon est le symbole de cette France éternelle, et l’hommage qu’a voulu rendre le président de la République aux résistants doit nous rappeler la fragilité de la paix et de la concorde, et combien nos principes républicains sont fragiles face aux idées populistes et rétrogrades, face à la violence et à la haine… Le Panthéon retrace cette histoire de la lutte de notre nation dans sa quête de progrès intellectuel, politique ou social ; une lutte difficile, une lutte contre elle-même parfois, où rien n’est acquis. Que sont nos difficultés actuelles comparées à celles de cette France occupée, à genoux, succombant aux pires idées, aux pires principes ?

Je veux insister sur l’entrée de deux femmes d’exception dans ce lieu de mémoire où elle sont si peu nombreuses. Oui, des femmes on risqué leur vie pour défendre un monde où elles étaient encore négligées, sans droit de vote, des citoyennes de deuxième classe ; et pourtant, c’est aux nom des principes qui font la France qu’elles ont risqué le pire en s’engageant dans la Résistance. Toutes deux ont été déportées.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion sont des rescapées du camp de Ravensbrück.
Par leur courage, leur engagement et patriotisme, elles ont participé à ce mouvement pour l’émancipation des femmes que le Conseil National de la Résistance n’a pu que reconnaître, en accordant le droit de vote et d’éligibilité aux citoyennes, à égalité avec les hommes.

Comment ne pas évoquer Jean Zay, sont engagement dans le Front Populaire dont il fut le plus jeune ministre, célèbre pour ses profondes réformes de l’éducation nationale. Il fut un des parlementaires à refuser le simulacre d’état de Vichy et à gagner l’Afrique du Nord pour résister à l’ignominie. Arrêté à Casablanca puis remmené en France, il sera assassiné par la milice, puis jeté dans un fossé. Grande figure de l’Union des gauches et du Front Populaire, d’origine juive, Franc Maçon, la propagande l’a désigné comme un parfait bouc émissaire pour cristalliser sur son nom toute la haine antisémite des nouveaux maîtres de Vichy.
Pierre Brossolette fut lui aussi un antifasciste de la première heure et une figure du socialisme d’avant guerre. Entré dans la Résistance dès la débâcle de 1940, il en devient un des principaux dirigeants. Lui aussi succombera à la torture de la Gestapo.

Voici quatre destins exceptionnels dont l’engagement et les idées ont fait la France dans laquelle nous vivons. Sans eux, nous ne serions certainement pas ce que nous sommes, ni notre pays ce qu’il est. La liberté, l’égalité, la fraternité sont des concepts pour lesquels certains donnent leur vie pour que nous en jouissions.
C’est aussi ce message que nous délivrent ceux reposent pour l ‘éternité au Panthéon.