Parmi les élèves entrés en sixième en 1995, 71,7 % des enfants d’enseignants ont finalement décroché en 2010 un bac général, 68,2 % d’enfants de cadres supérieurs, 20,1 % d’enfants d’ouvriers qualifiés, 13 % d’enfants d’ouvriers non qualifiés, et 9,2 % d’enfants d’inactifs.
Ce résultat consternant illustre parfaitement l’inégalité flagrante qui caractérise les catégories socio-professionnelles dans le domaine de l’éducation.
Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale, a déploré la semaine dernière « des écarts insupportables de réussite » au baccalauréat selon les origines sociales.
Effectivement, la notion d’égalité républicaine est mise à mal par ces résultats qui suggèrent une « hérédité de condition » contraire aux principes de notre école laïque et de notre constitution.
Un des facteurs de ce déséquilibre est l’inégalité des établissements scolaires entre eux. L’état du territoire se reflète ainsi dans les performances de ses écoles, et il faut admettre que notre système éducatif n’arrive pas à assurer la même qualité d’enseignement partout. C’est d’ailleurs ce que soulignait la dernière enquête du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) : l’impact du milieu socio-économique sur la performance est plus important en France que la moyenne des pays de l’OCDE.
Réduire les inégalités territoriales est un des objectifs visés par le gouvernement en matière de réussite éducative. « Dans les quartiers populaires, plus qu’ailleurs, tous nos enfants ne disposent pas des mêmes relais, des mêmes ressources devant l’institution scolaire », soulignait le ministre de la ville François Lamy, lors de la « Journée nationale dédiée à la réussite éducative », mercredi dernier à la Sorbonne.
Je ne peux que le constater dans ma circonscription, ces quartiers nord de Marseille qui abritent le plus grand nombre d’établissements scolaires de la ville. Et encore une fois, je ne peux que déplorer la situation critique des établissements sportifs du 7e secteur, abandonnés par la mairie centrale, qui ne peuvent plus accueillir les scolaires dans de bonnes conditions. Mens sana in corpore sano ? Nous en sommes loin !
C’est un exemple, parmi d’autres, des difficultés croissantes qui pénalisent les enfants et les étudiants de nos quartiers défavorisés, eux qui ont besoin de plus d’attention, justement.