Le blog de Sylvie Andrieux

Députée des Bouches-du-Rhône

« Sécurisation » de l’emploi ?

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je me suis abstenue mardi, lors du vote de la loi de sécurisation de l’emploi. Ce texte, résultat d’une négociation entre partenaire sociaux, n’a pas été amendé convenablement, à mes yeux. En cette période de précarité sociale, où les salariés sont les premières victimes de la crise, je regrette que certaines dispositions ne soient pas plus en leur faveur.

En réalité cette loi ne sécurise pas grand chose, et beaucoup de dispositions sont manifestement en faveur des thèses du Medef. Le premier point, qui semble une occasion ratée de voir enfin stoppés les licenciements « boursiers »,  ne prend pas assez en compte le fondement économique des licenciements. Que de timidité aussi en ce qui concerne la représentativité des salariés aux conseils d’administration : en Allemagne, par exemple, ceux-ci y sont présents dans les entreprises dès 500 salariés. La loi présentée est même en deçà des préconisations du rapport Gallois.

Certains amendements de nos partenaires de gauche n’ont pas été retenus et c’est bien dommage. Il semblerait que l’avertissement du Medef a été suivi : les parlementaires n’ont pas eu la possibilité de faire convenablement évoluer ce texte. Sommes-nous simplement une chambre d’enregistrement des préconisations des partenaires sociaux ? C’est bien ce que disait Laurence Parisot au mois de janvier, en demandant que nous votions cet accord « à la lettre ». Pour bien préciser sa pensée, elle a affirmé le 3 février « que le droit social pourrait être de la seule compétence des partenaires sociaux ».

Ce n’est pas l’opinion que je me fais de notre république, et de son parlement. Les députés font les lois, en conscience, dans l’intérêt des citoyens qui les ont élus. Que répondre aux salariés de Fralib, victimes de cette logique financière qui fait qu’une entreprise rentable soit sacrifiée pour augmenter les dividendes d’un grand groupe où le lucre fait office de seule morale ?
Les premières victimes de la crise que nous traversons sont une fois de plus les salariés, et je n’ai pas voulu voter cette loi qui ne prend pas assez en compte leur fragilité face à un actionnariat toujours plus puissant. Nous n’avons pas été assez loin, et comme le soulignent actuellement certains ministres, nous devons plus affirmer nos convictions socialistes.

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